La gouvernance et la mutation de la puissance

Par son orientation générique axée sur l’objectif d’efficacité, la gouvernance globale s’inscrit dans une interprétation du courant libéral des théories des relations internationales. Son ouverture à la participation d’acteurs de différentes natures influents sur la scène globale, son accent marqué sur l’approche managériale incitent à interroger l’impact du processus de gouvernance sur l’évolution de la nature de la puissance dans le monde contemporain marqué notamment par le phénomène d’interdépendance croissante et la redistribution de la puissance entre Etats. Ce sera l’objet de la présente contribution qui partira de l’hypothèse selon laquelle loin d’avoir opéré l’achèvement du phénomène de glissement du « gouvernement » vers la « gouvernance », cette dernière a participé à la transformation de l’acteur étatique et de son rôle dans le processus de gouvernance, affectant par là même le contenu du concept de puissance.