Van Ingelgom, Virginie
[UCL]
Cette communication se propose tout d’abord de rendre compte des différents paradigmes ayant structuré le champ de l’étude des attitudes à l’égard de l’intégration européenne. On observe qu’une interrogation en termes de soutien et d’identité a cédé le pas à un questionnement en termes de résistances et d’Euroscepticisme(s), et par là, de politisation. Cette présentation souligne les ressorts communs à ces différentes approches, notamment leur rapport à la légitimation du processus d’intégration européenne. La deuxième partie revient sur trois enjeux majeurs dont le traitement semble nécessaire au « tournant européen » de la sociologie politique et à sa normalisation : la mise à distance du clivage quanti-quali pour penser la complémentarité de ces approches; l’importance de déplacer le regard des élites aux citoyens et s’interroger sur la façon dont les autres vivent les transformations politiques à l’œuvre sur le continent, ce qui amènera à dépasser la lecture des attitudes à l’aide du dyptique Europhile/Eurosceptique ; l’urgence qu’il y a à refuser de penser le niveau européen indépendamment des niveaux régional et national et du processus de globalisation ; et enfin la nécessité de combler le déficit théorique relatif à la légitimité politique de l’UE du point de vue des citoyens. De ce point de vue, cette communication conclue à la nécessité de délaisser une approche en termes d’identité européennes ou de rejet au profit d’approches posant la question de l’articulation entre policy et politics. Ramener multiniveau dans l’équation européenne impliquera de penser empiriquement, méthodologiquement et théoriquement le lien entre sociologie politique et politiques publiques.
Bibliographic reference |
Van Ingelgom, Virginie. Les attitudes à l’égard de l’intégration européenne : quel tournant de la sociologie politique ?.Congrès de l'Association Française de Science Politique (Aix-En-Provence, du 22/06/2015 au 24/06/2015). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/166007 |