Gestion de l’interférence des connaissances relatives aux nombres naturels lors du traitement des fractions chez l’adulte en fonction de leur expertise.

Meert, Gaëlle [UCL] Grégoire, Jacques [UCL] Noël, Marie-Pascale [UCL]

Le traitement cognitif de nombres rationnels exprimés sous forme de fractions a fait l’objet de peu de recherches expérimentales. La complexité de ce traitement a principalement été abordée par l’analyse des erreurs conceptuelles et procédurales commises lors de l’apprentissage et du traitement des fractions. Une des sources de cette complexité semble être l’interférence des connaissances antérieures à l’apprentissage des fractions, les connaissances relatives aux nombres naturels (Grégoire & Meert, 2005 ; Hartnett & Gelman, 1998; Ni & Zhou, 2005; Stafylidou & Vosniadou, 2004). Les signes de cette interférence sont marquants chez l’enfant car il la maîtrise peu. Ainsi, il est fréquent qu’en début d’apprentissage des fractions, les enfants se basent uniquement sur les connaissances qu’ils ont des nombres naturels et pensent de manière erronée que 1/4 est plus grand que 1/3 car 4 est plus grand que 3. Dans notre étude, nous testerons expérimentalement si l’interférence des nombres naturels persiste chez l’adulte. Notre hypothèse est que l’interférence persisterait chez l’adulte sans expertise numérique particulière et qu’elle se manifesterait essentiellement par un ralentissement des temps de réaction. En effet, les capacités inhibitrices des adultes leur permettraient de gérer cette interférence et donc de traiter correctement les fractions, ce qui engendrerait un coût essentiellement en termes de temps de réaction. Si l’inhibition opère dans ce traitement, nous devrions observer un ralentissement du traitement de naturels présentés juste après des fractions sensibles à leur interférence. Enfin, les adultes présentant une relative expertise des nombres pourraient ne plus être sensibles à cette interférence car ils auraient pu développer des représentations sémantiques plus élaborées des fractions.