Bernard, Pierre
[UCL]
Au-delà d’un certain seuil de consommation difficile à déterminer, l’alcoolisme maternel provoque des dommages sur le fœtus et par conséquent un handicap potentiellement sévère à plus long terme chez l’enfant. Ces conséquences sont appelées « syndrome d’alcoolisation fœtal (SAF) » ou encore « effets fœtaux alcooliques (EFA) ». Le SFA comprend un retard de croissance, une dysmorphie faciale mais surtout un déficit de développement neuro-psychocomportemental. Les EFA concernent essentiellement ces troubles cognitifs et psycho-sociaux. Si 25% des femmes enceintes consomment de l’alcool durant leur grossesse, de 1,5 à 5% consommeraient au moins 2 UA (unité d’alcool) par jour. Le risque de survenue d’un SFA chez les grandes consommatrices serait de 30 à 40%. La prévalence du SFA est, lui, de 1,9 ‰ naissances vivantes. Les autres risques de l’alcoolisation pour la grossesse sont la réduction de la durée de gestation et du poids de naissance, la fausse-couche et la mort in utero. Des malformations congénitales non spécifiques de l’alcoolisation peuvent néanmoins y être associées. En méconnaissance des seuils critiques en deçà desquels il n’existe aucun risque d’EFA, la tolérance zéro (consommation d’alcool) est à recommander en prévention aux femmes enceintes. Le dépistage le plus précoce possible des patientes à risque, leur information et leur accompagnement sont les actions les plus bénéfiques pour réduire les EFA et leur gravité. Le diagnostic de SFA le plus précoce possible chez le nouveauné voire in utero permet également une prise en charge optimale.
Bibliographic reference |
Bernard, Pierre. Alcool et grossesse. In: Louvain Medical, Vol. 131, no. 8, p. 449-453 (2012) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/164021 |