Coyette, Alice
[UCL]
Hatshepsut, the main theme of this thesis, was the daughter of pharaoh Thutmose I. She was, at first, Great Royal Wife to her half-brother Thutmose II. When the latter died a premature death, his son Thutmose III was too young to ascend the throne and Hatshepsut took up the regency of Egypt. However, after a few years, the titles and prerogatives given to her by her regency no longer sufficed: she became pharaoh de facto. She then ruled over Egypt in the same capacity as the legitimate heir, Thutmose III. Her reign, the first (and only) co-regency known in Egypt, lasted until she disappeared, in year 22 at the latest. It is well-recorded through multiple building activities, especially in the region of Karnak and numerous written texts displaying the power of Hatshepsut and her legitimacy as pharaoh of Egypt. This thesis aims to distinguish what is historical from what is mainly ideological in the events related by Hatshepsut. With this in mind, her text corpus has been re-evaluated, proposing innovative translations that may result in new perspectives. The study of Hatshepsut's ideology begins with an analysis of the various titles and epithets attributed to her throughout her life, from the time when she was merely Great Royal Wife to Thutmose II, to the time when she appeared as a full sovereign. And so it appears that Hatshepsut's rise to power and to royal status was the result of a slow gradual evolution. Next, Hatshepsut's royal ideology is studied in a broader context, focusing mainly on the sovereign's relationship with the gods - in particular with the god Amun who is presented as her divine father in the Theogamy text - and with the other pharaohs, be they her ancestors, her husband or her young co-regent Thutmose III. This discourse, totally original despite the numerous references to more ancient themes, made it possible for Hatshepsut to legitimate her own claim to power and it most probably allowed her to legitimate Thutmose I's accession to the throne as well as the Thutmosid dynasty. Finally, the ideological analysis of the texts left to us by the sovereign has made it possible to distinguish what has or what could have some historical value from what does not. Having cleared away all the fictional events created by Hatshepsut herself, but also all the unfounded hypotheses, or even all the myths attributed to her since the end of the XIXth century, the rule of the sovereign can be retraced in broad outline.
(fre)
Hatshepsout, sujet principal de cette thèse, est la fille du roi Touthmosis Ier. D’abord Grande Épouse royale de son demi-frère Touthmosis II, elle occupa ensuite la régence durant les premières années du fils de ce dernier, Touthmosis III, celui-ci étant encore très jeune au moment de son accession au trône. Cependant, après quelques années, Hatshepsout ne se contenta plus des quelques titres ou prérogatives royales dont son rôle de régente lui permettait de bénéficier : elle devint roi de facto. Elle régna dès lors sur l’Égypte au même titre que le roi légitime, Touthmosis III. Son règne, qui constitue la première (et seule) co-royauté que connut l’Égypte, dura jusqu’à la disparition de la souveraine, au plus tard en l’an 22. Il est marqué par de nombreuses constructions, notamment dans la région de Karnak, et par la rédaction de nombreux textes ventant le pouvoir d’Hatshepsout et sa légitimité à monter sur le trône. Cette thèse a pour objectif de parvenir à dissocier, dans les événements racontés par Hatshepsout, ce qui est historique et ce qui est avant tout idéologique. Pour ce faire, des traductions nouvelles du corpus de textes laissés par la souveraine sont proposées, parfois innovantes et susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives. L’étude de l’idéologie d’Hatshepsout se fait tout d’abord à travers une analyse des différents titres et épithètes qui lui sont attribués tout au long de sa vie, depuis l’époque où elle était seulement Grande Épouse royale de Touthmosis II jusqu’à celle où elle se présente comme un souverain à part entière. De la sorte, il a pu être mis en évidence que l’accession d’Hatshepsout au pouvoir et à un statut royal était le fruit d’une évolution lente et progressive. Le discours idéologique est ensuite étudié de manière plus globale, en s’intéressant principalement aux relations de la souveraine avec les dieux – en particulier avec le dieu Amon, présenté comme son père divin dans le récit de la Théogamie – et avec les autres rois, qu’il s’agisse de ses ancêtres, de son époux ou de son jeune corégent. Ce discours, pleinement original malgré les nombreuses références qui y sont faites à des thèmes plus anciens, permet à Hatshepsout de légitimer son propre pouvoir, mais aussi, vraisemblablement, de légitimer l’accession au trône de Touthmosis Ier et de la dynastie touthmoside dans son ensemble. L’analyse idéologique des textes laissés par la souveraine permet enfin de distinguer ce qui a ou pourrait avoir une valeur historique de ce qui ne peut en avoir. Ainsi débarrassé de tous les événements fictifs qu’Hatshepsout a elle-même créés, mais aussi de toutes les hypothèses non fondées voire de tous les mythes qui ont été attachés à sa personne depuis la fin du XIXe siècle, le règne de la souveraine peut être retracé dans ses grandes lignes.
Bibliographic reference |
Coyette, Alice. Hatshepsout, entre histoire et idéologie : analyse des institutions pharaoniques à travers le cas exceptionnel de son règne. Prom. : Obsomer, Claude |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/153481 |