Barthélemy, Sarah
[UCL]
Il s’agira de retracer les lignes directrices de l’argumentaire porté en faveur et à l’encontre de l’appropriation par les Fidèles Compagnes de Jésus (fondées en 1820 par Marie Madeleine de Bengy de Bonnault d'Houët) des normes de la Compagnie de Jésus (la Règle et le Sommaire des Constitutions), le tout basé sur des sources collectées aux archives FCJ de Gumley House à Londres, aux archives FCJ à Paris et aux archives SJ à Rome (ARSI). Le genre est au cœur du débat qui sera porté jusqu’à Rome par deux fois, en 1826 et en 1837. Les Fidèles Compagnes de Jésus appliquent un modèle symbolique et masculin, élargissant les possibilités de vie religieuse pour les femmes, afin notamment d’avoir de l’impact sur la vie civile. Le point de vue de la fondatrice Marie Madeleine de Bengy s’articule autour d’arguments qui sont perçus comme une transgression des rôles habituellement dévolus aux religieuses, ce qui est précisément contesté par les jésuites, qui ne conçoivent pas une institution parallèle à la leur dans les conditions vécues par les Fidèles Compagnes de Jésus. L’écart entre la dimension institutionnelle et individuelle de la Compagnie joue également un rôle important dans ce débat. Les rapports entre les sexes sont ici analysés au cœur des institutions religieuses, menant à des pistes pour l’identification de modèles de féminité et de masculinité dans l’ensemble ignatien.


Bibliographic reference |
Barthélemy, Sarah. Un modèle disputé. Les Fidèles Compagnes de Jésus face à la Compagnie. In: Silvia Mostaccio, Marina Caffiero, Jan De Maeyer, Pierre-Antoine Fabre, Alessandro Serra, Échelles de pouvoir, rapports de genre : femmes, jésuites et modèle ignatien, Presses Universitaires de Louvain : Louvain-la-Neuve 2014, p. 219-233 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/152664 |