Anaphylaxie au pignon de pin: à propos de vingt cas déclarés au Réseau Allergo-Vigilance

Pralong, Pauline Moneret Vautrin, Denise-Anne Pirson, Françoise [UCL] Juchet, Angès Massabie, Yann P. Beaumont, Pascale Langlet, Catherine Chappard, Colette et al.[show all]

Le pignon de pin est la graine du pin parasol (Pinus pinea), retrouvé en Europe occidentale et en Afrique du Nord. Il est de plus en plus utilisé dans l’alimentation, souvent sous forme masquée. L’allergie au pignon de pin est rare, mais sa fréquence augmente progressivement. Elle est souvent sévère avec engagement du pronostic vital. Nous rapportons ici une série de 20 cas d’anaphylaxie au pignon de pin rapportés au Réseau Allergo Vigilance de 2002 à 2013. Il s’agit de la plus grande série de cas publiée. Ces cas concernaient des enfants et des adultes jeunes, majoritairement de sexe masculin (13/20). Tous les cas étaient sévères (anaphylaxie de grade II ou III), étaient survenus immédiatement après consommation de pignon de pin, et nécessitaient l’intervention d’une équipe d’urgence. L’adrénaline était utilisée 11 fois sur 20. Le pignon de pin était sous forme masquée dans l’alimentation dans 14 cas. Dans 10 cas, la sensibilisation au pignon de pin était isolée et dans 5 cas, elle s’accompagnait d’une sensibilisation à l’arachide. La série confirme que l’allergie au pignon de pin est rare mais potentiellement très sévère. Le plus souvent l’allergène est masqué dans l’alimentation. Les cas de monosensibilisation sont les plus fréquents. Des cas de cosensibilisation avec les fruits à coques, la cacahuète, le pollen de pin ou l’armoise ont été décrits mais aucune allergie croisée n’a été prouvée à ce jour. Les protéines allergéniques responsables de l’allergie au pignon de pin restent indéterminées.