Flament, Christophe
[UCL]
Throughout the close examination of historical documents, this doctoral dissertation is an attempt to understand the monetizing of the Athenian economy in the classical period: because of the fixity of their monetary types, the huge quantities produced and the lack of any symbol, few information can actually be draw from the coins themselves. After having reviewed the studies devoted to the Athenian coinage until now and picked out the main difficulties which encumber the understanding of the coinage, this dissertation is divided in two parts. The first one is devoted to the Athenian money and its implication in the economy of this ancient city by studying the historical documents. To shed light on this coinage, it was essential to reconstruct the global structure of the Athenian finance where the money was integrated. In this scope, it was therefore important to envisage both the fifth and the fourth centuries. To reconstruct the flux of currency created by the financial transactions of the Athenian State, we had identified and quantified the income and expenditure of the City. A close examination of the conditions of silver extraction in the Laureion mines and of two epigraphic documents allows us to establish that the main parameter which determines the frequency and the size of the coin production was not war campaign, but miners obligations. The second part of this study is devoted to the Athenian coins, that is to say the way we can classify them and the information we can get from metallurgical investigations. The engravers styles identified on coins are so numerous that to superpose them chronologically would be a fatal error; most of those styles were in fact produced in the same time and the difficulty is, of course, to determine which ones are contemporary. The sole solution was to observe the associations of styles on coins; we have so defined tree groups which could correspond to tree engravers generation working successively from 460 to 405 in the Athenian minting installations. The chemical or physical methods used to determine the metallic composition of the Athenian coins were so different that the results cant be placed on the same level. We undertake then a critical examination of the analytical methods used in order to determine their liability. After this preliminary inquiry, we finally try to evaluate the contribution of those analyses to the study of the Athenian coinage.
Cette dissertation doctorale tente, à travers l'examen des documents historiques, de comprendre le phénomène monétaire athénien à l'époque classique. Notre démarche part en effet du constat que les monnaies elles-mêmes, en raison de l'absence de symbole, de la fixité de leurs types et de l'ampleur des émissions, sont susceptibles de livrer très peu d'informations sur le monnayage d'Athènes. Après une introduction faisant le bilan des travaux consacrés au monnayage athénien et des apories auxquelles se heurtent les chercheurs, l'étude se divise en deux parties. La première traite du phénomène monétaire et de ses implications économiques en recourant essentiellement aux renseignements puisés aux sources historiques. Le souci d'éclairage du monnayage athénien commandait néanmoins d'aborder les aspects économiques sous un angle particulier : c'est moins le détail que la structure globale de l'organisation financière qui devait être cernée pour reconstituer le cadre où s'est inscrit le monnayage glaucophore. Pour que le structurel émerge du conjoncturel, il fallait évidemment travailler sur la longue durée et envisager à la fois le 5ème et le 4ème s. Afin de reconstituer les flux monétaires engendrés par les transactions financières de l'État, nous avons dû, primo, identifier les postes de rentrées et de dépenses de la Cité pour reconstituer les mouvements de caisse et, secundo, quantifier les revenus et débours pour fixer un ordre de grandeur de la masse monétaire en circulation. L'examen des conditions d'exploitation des mines combiné aux informations de deux documents épigraphiques indiquait que les paramètres dictant le rythme et l'ampleur des frappes n'étaient manifestement pas ceux habituellement retenus. Il faut résolument donner un visage moins « étatique » à ces différents aspects : le rythme des frappes dépendait vraisemblablement davantage d'impératifs liés à l'exploitation minière que de l'intensité des conflits. La seconde partie traite des monnaies, c'est-à-dire des principes de classement qu'il convient de leur appliquer et des informations que l'on peut tirer de leur composition métallique. Pour progresser, il ne fallait pas superposer dans le temps les différentes manières de graver, comme on le fait habituellement, mais adopter un classement plus horizontal que vertical : étant donné le grand nombre des styles représentés sur les monnaies, il était incontestable que bon nombre d'entre eux ont été produits concomitamment. Tout l'enjeu était donc d'identifier les manières de graver contemporaines et c'est principalement en tentant de repérer les associations de « styles » sur les monnaies que nous avons tenté cette gageure. Trois groupes ont ainsi pu être définis derrière lesquels nous reconnaissons trois générations d'artisans qui se sont succédés dans les installations de frappe entre 460 et 405. Les méthodes d'analyse utilisées pour déterminer la composition chimique des chouettes reposaient sur des principes physiques ou chimiques si différents que placer tous les résultats sur le même pied se serait révélé extrêmement ruineux. Nous avons dès lors entrepris un examen critique des procédés d'analyse appliqués au monnayage athénien pour évaluer leur degré de fiabilité et en pointer les carences éventuelles. Au terme de cette enquête préliminaire et en tenant compte de ses enseignements, nous avons entrepris de déterminer l'apport de ces analyses à l'étude du monnayage athénien.


Bibliographic reference |
Flament, Christophe. Monnaie et économie dans l'Athènes classique : essai de mise en perspective du phénomène monétaire à travers l'examen des documents relatifs à l'histoire financière d'Athènes. Prom. : Marchetti, Patrick |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/149816 |