Coquelet, Catherine
[UCL]
The urbanism of the cities in Northern Gaul has been analysed by the way of chronological and geographical studies. In a first part, these studies given the structure to the catalogue, in which each city is classified according to the Northern Gaul's provincial division during High- and Late Empire. Moreover, second part of this research established a synthetic study of the urban character evolution of the cities during Roman Empire, from which conclusions are presented here. After Conquest, Roman's authority inherited a territory with a political and material organizations which were completely different from the other parts of Gaul because of the weak variety of native settlements. This situation favoured the birth of cities which conserved sometimes native defensive structures and/or army camps. It was especially observed along the Rhine, where cities kept dependance relationship so hard with army that they formed "military townships". During High Empire, two important poles characterized cities. Urban public and private components taken place in a common system: streetpattern. The first effect of the streetpattern was to stop the anarchic housing development and prepare the building of public monuments which given, and not justified, their chieftown title. In Gallia Belgica, the newborn cities with streetgrid seemed to be devoid of monumental ornaments. Consequently "urban settlements without monumental character" has been proposed like a new definition during their birth period. These cities are sometimes linked to army camps ("military dependant"). In Gallia Belgica and Germania Inferior cities, the monumental ornaments came later than in Germania Superior. In a first time, they were only built around political, administrative and religious centre, called "tripartite forum". Consequently, the urban project of these cities inside these two provinces were different than cities in Germania Superior, where the public buildings were concentrated in a monumental blok. At the beginning of the Late Empire, the cities have been defined by new criterias, based on High Empire urban architectural heritage. Then the defensive system became a new important preoccupation, so essential that we began to speak about "urban fortifications", instead of "city", built on ancient monumental centre. During Late Empire, the destruction of the forum (Nyon) or their transformation in military settlement (Bavay) was a consequence and a proof of the lost of their chieftown titles. Moreover, new cities seemed to be devoid of forum. At this time, Roman power lied in residential houses with more official character. Henceforth, the new architectural references were not civil but military. The function of the new buildings indicated the transformations to high medieval city: development of storage buildings, basiliques, fabricae, and finally, new episcopal centre.
Nous avons abordé l'urbanisme des villes du nord de la Gaule par le biais des cadres chronologique et géographique qui fondent l'organisation de la présentation des villes. La structure du catalogue est en effet dictée par les subdivisions provinciales en vigueur pour le Haut-Empire et pour le Bas-Empire. Ce catalogue se trouve assorti d'une étude synthétique visant à mettre en évidence l'évolution des caractéristiques de l'espace urbain antique dans nos régions au cours de la période romaine, et dont nous exposons ici les principaux traits. Après la conquête, l'autorité romaine hérite d'un territoire dont l'organisation politique et matérielle se distingue du reste de la Gaule en raison de la faible diversité des structures indigènes d'habitat organisé. Cette situation va favoriser l'émergence de villes associées tour à tour à la présence d'aménagements indigènes défensifs de grande ampleur (fossés, murus gallicus,...) et/ou à des camps romains, en particulier sur le Rhin, avec lesquels elles entretiennent des liens de dépendance si étroits que bon nombre d'entre elles forment à l'origine des "bourgs militaires". La ville antique est composée au Haut-Empire de deux pôles essentiels. Les composantes urbanistiques publiques (l'appareil monumental) et privées (l'habitat et l'artisanat) qu'elle abrite sont régies par un cadre commun: le quadrillage urbain. L'implantation de ce quadrillage a pour premier effet de contrôler le développement anarchique de l'habitat et de préparer l'émergence de la parure monumentale, matérialisation -et non justification- de son titre de chef-lieu. En Gaule Belgique, la ville naît sous une forme organisée mais semble dépourvue de parure monumentale, ce qui nous a conduit à proposer une définition provisoire de la ville à sa naissance, comme une "agglomération urbaine à caractère non monumental", parfois associée à un camp militaire ("militairement dépendante"). Le décalage chronologique existant entre le développement du quadrillage urbain et l'émergence de la parure monumentale est à l'origine d'une conception urbanistique différente dans les provinces de Gaule Belgique et de Germanie Inférieure, par rapport à certaines villes de Germanie Supérieure, où les constructions publiques se regroupent en un bloc monumental. L'émergence de la parure monumentale dans les villes de Gaule Belgique et de Germanie Inférieure constitue un phénomène ultérieur, qui se limite dans un premier temps à l'aménagement d'un centre politico-administratif conçu sur le principe du forum tripartite, ainsi qu'à des structures religieuses. Au début du Bas-Empire, la ville se définit selon de nouveaux critères totalement assujettis à l'héritage urbanistique du Haut-Empire. Un nouveau paramètre entre en ligne de compte: le souci de se munir d'un système défensif, préoccupation tellement essentielle, que l'on en vient à parler de "fortifications urbaines" récupérant l'ancien centre monumental. La vie du citadin au Bas-Empire n'est plus régie par l'existence du centre politico-administratif du Haut-Empire. La perte du statut de chef-lieu entraîne son démantèlement (Nyon) ou sa reconversion à des fins militaires (Bavay), et les villes nouvelles du Bas-Empire ne semblent pas en posséder. C'est dans l'apparition des grandes demeures privées à caractère officiel qu'il convient de situer les nouveaux organes du pouvoir. Désormais, les types architecturaux de référence ne sont plus civils mais militaires; la fonction même des constructions exprime un glissement progressif vers la ville du Haut Moyen-Age: le développement de structures publiques de stockage et de basiliques, l'aménagement de fabriques d'armes, et enfin, la formation des groupes épiscopaux.


Bibliographic reference |
Coquelet, Catherine. L'urbanisme des villes du nord de la Gaule. Prom. : Brulet, Raymond |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/149809 |