Tilly, Pierre
[UCL]
Loin de considérer les restructurations seulement comme un phénomène d’adaptation de « structures » économiques à des modèles échappant constamment à l’emprise des acteurs socio-économiques et politiques , il faut les envisager au contraire sur une échelle de réflexion et d’action bien plus large que le seul domaine économique. Les restructurations font l’objet, depuis l’accélération du phénomène dans les années 1970, de nombreuses initiatives de la part des travailleurs et de leurs représentants dans le cadre de mobilisations collectives qui prennent appui sur tout un ensemble d’équipements institutionnels et organisationnels . L’anticipation, dont il va être question dans les lignes qui suivent, doit être envisagée dans cette perspective. Pour les acteurs syndicaux, cette dimension importante de la vie de l’entreprise ne peut être laissée dans les seules mains du management et de la gestion des ressources humaines au risque de s’imposer comme un prêt à penser, à prendre ou à laisser, sans que les travailleurs puissent jouer un quelconque rôle en la matière. Des critiques qui font écho à la mise en œuvre d’outils gestionnaires qui évaluent les hommes et les femmes selon leur employabilité et qui sont de plus en plus soumis à une forme de présentisme que l’historien François Hartog définit comme une époque marquée par la performance immédiate, un ajustement permanent au présent du temps pour répondre au marché.
Bibliographic reference |
Tilly, Pierre. Sortir du prêt à penser en matière d’anticipation des restructurations.Le travail en marge de l'emploi. Colloque organisé par le Cirtes/UCL (CEME Charleroi, 16/01/2014). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/147060 |