L'espérance eschatologique et la responsabilité chez saint Thomas d'Aquin et Jürgen Moltmann : enjeux actuels

(fre) Cette étude, en éthique théologique, se consacre à mettre en évidence la responsabilité qui naît de l’espérance, à partir de la notion de la vertu. En tant que disposition permanente à l’agir et un agir excellent, la vertu permet de comprendre l’exécution d’actes dans la spontanéité, la souplesse et la joie. En effet, la vertu indique l’articulation du comportement axée sur les potentialités humaines propres. Ces dispositions inhérentes à sa nature dirigent l’homme vers la fin ultime, qui est la visée de son agir. L’espérance canalise le dynamisme qui naît de cette orientation. Le travail se donne pour objectif de proposer une éthique de la responsabilité à partir de l’engagement issu de la vertu et de l’espérance. Deux auteurs sont mis à contribution pour penser celle-ci : saint Thomas d’Aquin et Jürgen Moltmann. Ils développent tous deux une conception de l’espérance à des époques diverses et dans des situations différentes. Une comparaison de leurs perspectives respectives révèle l’importance attachée à la temporalité. C’est au sein de celle-ci que ce qui est visé comporte des implications individuelles et collectives, au retentissement social non négligeable. En effet, l’amélioration de soi et, par ce fait, de son environnement, en vue de l’accomplissement total en Dieu indique les enjeux de cette thématique. Dans ce sens, la systématisation du fondement des actes initiée par saint Thomas d’Aquin, ainsi que les exigences d’une espérance engagée proposée par Moltmann en vue d’une praxis transformatrice, sont deux perspectives qui peuvent s’enrichir réciproquement. Dans cette perspective, la première partie du travail aborde la question de la vertu, et l’espérance en particulier, chez Thomas d’Aquin, tandis que la deuxième examine l’engagement issu de l’espérance chez Moltmann. La troisième partie est consacrée à une reprise critique qui indique les implications éthiques d’un agir basé sur l’espérance. La thèse entend ainsi montrer comment une éthique de la responsabilité basée sur l’espérance eschatologique peut être une référence historiquement et socialement efficace pour l’existence humaine en ses diverses dimensions.