Étude sur la variation régionale de la vitesse d’articulation en français

L’objectif de cet article est d’étudier la variation régionale en français sous l’angle de la vitesse d’articulation. Notre étude porte sur l’analyse d’un texte lu par 48 locuteurs originaires de 6 points d’enquête réalisés dans le cadre du projet Phonologie du Français Contemporain : Paris pour la France ; Genève, Martigny et Neuchâtel pour la Suisse ; Tournai et Liège pour la Belgique. Les données sont alignées automatiquement en phonèmes, syllabes et mots graphiques, puis segmentées manuellement en groupes accentuels (syntagmes ponctués d’une proéminence accentuelle perçue sur leur bord droit). La vitesse d’articulation (ms/syll) est calculée pour chaque groupe accentuel de plus d’une syllabe, en excluant les syllabes disfluentes. Sur la base de ce matériel, des tests statistiques sont conduits en vue d’évaluer l’existence de différences significatives entre la vitesse d’articulation des 6 variétés. Les résultats confirment en partie les résultats obtenus dans les études antérieures : on constate ainsi que les locuteurs suisses articulent globalement plus lentement que les locuteurs belges et parisiens, alors que Belges et Parisiens ne se distinguent pas les uns des autres. Par ailleurs, notre étude montre que l’âge et le sexe des locuteurs ont un effet sur la vitesse d’articulation, et que cet effet n’est pas similaire dans toutes les régions.