Les avantages et limites du concept de "greffe psychique" dans le travail avec les bébés, jeunes enfants et leurs familles en hôpital de jour

L'expression d'une jeune fille : "les psys c'est mes parents" alors même que, seule sa mère alcoolique gravissime, pouvait lui apporter le réconfort dans les moments les plus durs mais aussi les plus régressifs, nous ont amenée à l'idée de greffe psychique. Au-delà de cette situation, la désorganisation psychique et/ou la violence des symptômes chez certains enfants admis dans notre hôpital de jour témoignent qu’ils ont construits leurs premières interactions dans des situations génératrices de souffrances que leurs parents refusent ou sont incapables d’aborder. Comment, dans ces conditions, peut se réaliser une qualité suffisante d’accordage au sens où D. Stern en parle ? La « préoccupation maternelle » de Winnicott, la « capacité de rêverie » de la mère de Bion, pourront-elles se développer et permettre l’instauration de nouveaux liens structurants ? Dans cet article, nous souhaitons aborder les avantages et les limites du concept de "Greffe psychique" comme étayage d’un travail avec les jeunes enfants et leurs familles dans le cadre de notre travail en hôpital de jour, particulièrement dans les situations où se présentent un blocage, une incohérence apparente ou réelle. Nous verrons aussi que cet étayage, cette greffe ne s’institue pas d’autorité ou par séduction. Enfin, nous nous pencherons sur sa consistance et comment il s’agit d’un processus symbolique qui permet que reprenne le cours de l’intelligence de la vie c’est-à-dire apprendre à penser et à trouver sa propre pensée.