Warland, Geneviève
[FUSL]
Quelles formes le ressentiment à l’égard de l’Allemagne dans la tourmente de la Grande Guerre a-t-il pris dans l’œuvre et dans l’action de Lavisse et de Pirenne ? Leurs écrits sur la guerre et sur le nationalisme allemand illustrent quelques principes de l’histoire comme science engagée : vision réductionniste de l’ennemi contre vision idéalisée de soi et appel à des valeurs universelles. Si Lavisse pense que la guerre était une fatalité dans le passé, il formule, pour le présent, le vœu de sa disparition par le biais de la Société des nations. Dans cette direction, il insiste sur la mission universelle de la nation française, gardienne des valeurs de justice et de liberté. Quant à Pirenne, la Première Guerre Mondiale porte un coup à sa foi dans le progrès humain. Néanmoins, il ne renonce pas à l’idée de perfectibilité de l’homme : il se fait le chantre d’un « devoir de l’histoire » envers la communauté nationale et humaine. L’historiographie revêt, dès lors, une fonction morale : elle vise à combattre les sources de conflits entre les nations, apparues notamment suite à l’ethnicisation des différences culturelles. En outre, la Belgique, modèle de nation pluriculturelle, peut jouer, selon Pirenne, un rôle d’intermédiaire au plan européen.
Bibliographic reference |
Warland, Geneviève. « Avatars de la ‘métahistoire’ nationale et mise en récit de la Grande Guerre. Point de mire sur Henri Pirenne (1862-1935) et Ernest Lavisse (1842-1922) ». In: A. Laserra, N. Leclercq, M. Quaghebeur (dir.), Mémoires et antimémoires littéraires du XXe siècle. La première guerre mondiale, PIE Peter Lang : Bruxelles 2008, p. 27-63 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/121365 |