Streitberger, Alexander
[UCL]
Il est évident qu’un discours esthétique basé sur l’autonomie de l’oeuvre d’art, sur l’autoréférentialité et sur la distinction entre un art savant et un art populaire a du mal à intégrer la photographie dans son système théorique. Pourtant, si on se penche sur les écrits des auteurs associés au courant critique du modernisme depuis le début du XXe siècle, force est de constater que la photographie a été un objet d’étude dans les réflexions des adhérents les plus affirmés du modernisme, tels que Roger Fry, Clement Greenberg, Michael Fried et John Szarkowski. Dans cet article, je me propose de décortiquer cette appropriation de la photographie par le discours du modernisme. La thèse est donc la suivante : tandis que le discours du modernisme réussit à décrire l’histoire de la peinture sur base d’une évolution formelle du médium vers une autonomie et une autoréférentialité croissantes, il échoue à établir une conception moderniste générale et cohérente de la photographie, compte tenu de l’impossibilité de l’associer à un système culturel particulier ou à une fonction précise – qu’elle soit esthétique, publicitaire, documentaire, fictionnelle ou encore scientifique.
Bibliographic reference |
Streitberger, Alexander. Les modernismes de la photographie - protocole d'un échec. In: Les Cahiers du GRIT, Vol. 2, p. 80-90 (2012) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/117411 |