Deproost, Paul-Augustin
[UCL]
"Après quelques préliminaires sur les rapports entre philosophie et dramaturgie dans le théâtre de Sénèque, j’évoquerai le mythe de Médée dans la structure dramatique de la pièce et notamment le rapport nouveau que Sénèque établit entre le séjour de la magicienne à Corinthe et les antécédents de la quête des Argonautes. Ensuite, j’analyserai le prologue de la tragédie, qui agit sur la pièce comme une sorte de « big bang » dont la suite n’est que l’horrifique rayonnement jusqu’au cri désespéré de Jason qui clôture le drame sur un « monde sans dieux ». Enfin, je terminerai par quelques considérations sur la culpabilité de Médée, dont l’effroyable mal d’amour double dans la sphère privée la faute originelle des Argonautes contre les interdits primitifs. Ce plan ne suit pas la trame narrative de la pièce, mais il cherche plutôt à pointer des états significatifs de l’âme de son héroïne. Car, comme je l’expliquerai plus tard, l’important dans le théâtre de Sénèque n’est pas dans le récit mythique ni même dans sa dramatisation, mais dans la dramatisation des questionnements qu’il induit de l’homme sur lui-même en un temps où il est moins question de savoir qui est l’homme que de s’interroger sur les possibilités de sa survie face aux crimes monstrueux dont il est la victime, l’auteur ou le complice."


Bibliographic reference |
Deproost, Paul-Augustin. "Médée" de Sénèque, une tragédie des "noces barbares". In: Les mythes parentaux: voix d'hier, résonances d'aujourd'hui, Cahiers de la Maison de la Recherche : Université Charles-de-Gaulle-Lille 3 2011, p. 31-46 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/112193 |