Djelloul, Ghaliya
[UCL]
Dans le cadre d’une recherche doctorale en sociologie, j'ai mené une ethnographie dans une perspective féministe (Reinharz, 1992 ; Brooks & Hesse-Biber, 2006) pendant 14 mois (entre 2014 et 2016), en suivant le mouvement - des espaces domestiques vers les espaces extra-domestiques- de 25 femmes résidant dans les couronnes 1, 2 et 3 de la wilaya d’Alger (à l’est et au sud). A travers leurs perceptions, expériences de déplacements et modalités d'appropriation des espaces constitutifs du « dehors » (Dris, 2004 ; 2007). D En adoptant un point de vue intersectionnel, je suis particulièrement attentive à la co-formation des pouvoirs (genre, classe, ethnicité…) (Bacchetta, 2015) pour identifier les ressources et contraintes spécifiques de leurs usages quotidiens des espaces urbains afin de contextualiser et comprendre les freins et leviers spatiaux à l’agentivité de ces actrices sociales insérées dans des réseaux familiaux et informels de milieux majoritairement défavorisés sur le plan économique et mis à distance des centres de pouvoir. M’appuyant sur Butler qui montre, dans Vie précaire, à travers l’enjeu politique du deuil , que les normes sociales sont nécessaires à prendre en compte pour rendre intelligibles les significations des vécus corporels des acteurs/trices sociaux/les, j’envisage le mouvement des actrices sociales du dedans vers les dehors comme une négociation à travers des normes qui fondent un champ du pouvoir. Mon hypothèse, formulée dans une acception foucaldienne du pouvoir, est que la « gouvernementalité » - ou « l’art de gérer les choses et les personnes » (Butler, 2005) - du pouvoir patriarcal opère sur les femmes au travers de différents types d’acteurs collectifs qui « enserrent » leurs corps pour les maintenir, coûte que coûte, dans les espaces domestiques. Face à cette situation, les femmes déploient des tactiques pour « desserrer » cette emprise.
Référence bibliographique |
Djelloul, Ghaliya. La « motilité » des femmes à Alger à l’épreuve de leur « enserrement » : Agentivité par la setra et résistance par la silmiya.3ème Congrès des études sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans (Paris Sorbonne, du 03/07/2019 au 05/07/2019). |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/217889 |