Taoumi, Driss
[UCL]
"Tout trait doit être justifié !" quel étudiant architecte n’a pas été confronté à cette sentence ? Généralement, cette règle implicite est imposée sans être clairement explicitée. Ainsi, pour aller à l’encontre de cette injonction, un moyen clair est le tracé régulateur. Par définition, il est un tracé géométrique appliqué au dessin d’architecture ; permettant de géométriser ce dernier. Autrement dit, il sert à objectiver sa mise en forme, conformément à la science "dure" de la géométrie. Ce faisant, il habilite à justifier la construction des traits du dessin par une démonstration mathématique incisive, dissipant donc l’injonction "tout trait doit être justifié !". Simultanément à cette justification logique, le tracé régulateur donne lieu à des proportions, qui sont des rapports arithmétiques - et visuels - entre deux dimensions (1/2, 2/3, 3/4, nombre d’or…). Ils permettent alors une mise en relation des parties du dessin, dont le résultat est leur cohésion - ou musicalité - graphique. Par ailleurs dans la conception/dessin d’architecture en particulier, la proportion établit ces rapports entre les dimensions des traits, aussi bien qu’entre leurs positions. Ils en deviennent alors un système statique, soit une structure organique : si la dimension et/ou la position d’un trait change, alors les dimensions et positions des autres traits sont aussi altérées. Cette interrelation dimensionnelle et topologique constitue l’aspect systémique du tracé régulateur.
Référence bibliographique |
Taoumi, Driss. La dimension systémique du tracé régulateur : Une structure musicale pour l’architecte. In: Acta Europeana Systemica, Vol. 8, p. 365-372 (2018) |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/217587 |