Vermeulen, Sofie
[ULB]
Hardy, Margaux
[USL-B]
Mezoued, Aniss
[UCL]
Hubert, Michel
[USL-B]
Corijn, Eric
[VUB]
Au moment où nous rédigeons ces lignes (avril 2018), toute personne qui vit, travaille, sort, fait des courses ou passe dans le centre de Bruxelles a eu environ deux ans et neuf mois pour observer le fonctionnement du boulevard Anspach piétonnisé. Depuis juin 2015, nous avons également une idée plus précise de ce qui peut et doit être amélioré ou résolu, mais aussi des opportunités que cet espace de 58 200 m² offre à la vie bruxelloise maintenant qu’il a délaissé sa fonction d’axe principal de circulation pour traverser le bas de la ville. Rien que par son échelle, le piétonnier est devenu un levier puissant – bien qu’encore latent – pour faire du centre-ville le moteur d’un changement de paradigme, vers une capitale de l’Europe plus durable sur les plans socioculturel, écologique et économique. Si cette vaste zone sans voiture, au coeur d’un centre-ville où règne une forte affluence, est développée dans le cadre d’un projet urbain bénéficiant d’un large soutien, que ce projet est par ailleurs correctement intégré dans les plans et accepté par les riverains, alors l’initiative portera en elle toutes les conditions qui permettront de faire le centre-ville le centre de la métropôle bruxellois. Un tel choix implique forcément d’opter pour un imaginaire urbain (une certaine vision de la « ville idéale ») qui marque une rupture définitive avec le tout à l’auto d’autrefois [Genard et al., 2016 ; Vanhellemont, 2016]. La manière dont l’imaginaire de la ville convivial, cosmopolite et durable peut très concrètement se matérialiser est l’une des réflexions que nous menons au sein du BSI-BCO. Plutôt que de nous demander comment la zone piétonne peut contribuer à la région métropolitaine bruxelloise, nous pensons qu’il est plus intéressant d’interroger la façon dont une ville métropolitaine comme Bruxelles peut s’ancrer et se donner à comprendre dans le Piétonnier et le centre-ville en y programmant les types d’espaces publics, d’activités, d’événements, de commerces et d’identités qu’elle désire. De cette façon, la question devient : « Comment Bruxelles, ville cosmopolite au coeur de l’Europe, peut-elle endosser un rôle de pionnier dans ce changement de paradigme ? » Reste bien sûr à identifier les conditions de base pour réduire des antagonismes socio-spatiaux très marqués et des dynamiques négatives, ainsi que pour les anticiper adéquatement au moyen d’une politique urbaine transversale. L’ensemble du projet n’est pas encore définitivement arrêté. Ceci offre par exemple une certaine latitude pour tester plus concrètement la façon d’utiliser au mieux l’espace public et d’apporter certains changements en cas de besoin. Entre le plan, sa mise en oeuvre et son appropriation subsistent une série de questions pour lesquelles des décisions devront encore être prises [Corijn, Vanderstraeten et Neuwels, 2016]. Le BSI-BCO juge dès lors qu’il est urgent de ne pas se limiter à des solutions ponctuelles apportées à des difficultés rencontrées au jour le jour sur le terrain, mais qu’il faut, au contraire, commencer par définir une vision programmatique claire, et les options possibles et souhaitables pour le piétonnier dans le cadre du réaménagement de l’espace public dans l’ensemble de l’hypercentre bruxellois.


Référence bibliographique |
Vermeulen, Sofie ; Hardy, Margaux ; Mezoued, Aniss ; Hubert, Michel ; Corijn, Eric. Le Piétonnier, projet pilote pour un centre-ville bruxellois durable et convivial !. (2018) 16 pages |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078/200537 |