Daix, Nicolas
[FUNDP]
(eng)
In many developing countries, human migration is a real strategy of survival. In
addition to international migrations - that affect more than 200 million people worldwide – internal migrations (within the same country) affect even more people – about 330 million people according to United Nations. In formulating the Millennium Development Goals, the UN took into account the phenomena
above. The understanding and the management of these migratory movements constitute a strong leverage in poverty reduction strategies. Among internal migration, the migrations towards rural areas are substantial and quantitatively widely studied. Nevertheless, the impacts associated with the arrival of in-migrants in a rural area – out of the environmental impacts, which are well documented - are poorly studied. We know relatively little about the role of in-migration on the rural host region’s development. This kind of study constitutes a real challenge today. Development studies are most often focusing on economic perspectives while they generally associate development with poverty. The study of people’s marginality – as a result of economic, political and spatial factors – is perceived as a valuable contribution to the broad impact of internal migration. The marginality concept itself remains quite unclear and controversial.
The main objective of this thesis is to contribute to a better understanding of the existing linkages between rural in-migration and marginality. Agusan del Sur Province (Philippines) has been selected as a case study due to its poverty and migration characteristics. This province has experienced several in-migration flows since the 1960s. As “Promise Land” of The Philippines in terms of prosperous natural capital (forests, mineral resources, soil fertility, typhoon free), the province has seen a tremendous landscape and population change for the last fifty years. Strong in-migration marginality and land use change linkages are suspected.
The current research starts with the clarification of the concept of marginality. Based on the socioeconomic data from local government, the Principal Component Analysis (PCA) outputs are used to quantify the marginality level for every village in the province. Specific attention is paid to the remoteness of all villages from towns with a view to infer a spatial structure for the marginality. An endogenous marginality indicator is suggested to highlight some possible strict endogenous factors.
Global marginality and endogenous marginality being specified and captured, the major explanatory factors are explored, such as the population size, the proportions of in-migrants, their socio-demographic profile, some environmental variables. Remote sensing techniques (LUCC, NDVI), correlation analysis, local analysis (LISA) and Factorial Correspondence Analysis (FCA) in connection with Geographical Information Systems (GIS) represent the main tools we used to highlight the rural in-migration versus marginality linkages.
(fre)
Dans de nombreux pays du Sud, les migrations humaines constituent une réelle stratégie
de survie. A côté des migrations internationales – qui concernent plus de 200 millions d’individus au niveau mondial – les migrations internes, c’est-à-dire au sein d’un seul et même pays, concernent davantage de personnes. Dans la formulation des Objectifs du Millénaire, les Nations- Unies ont pris en compte ce phénomène. Elles considèrent que la compréhension et la bonne gestion de ces mouvements migratoires forment un levier dans une stratégie de réduction de la pauvreté. Parmi les migrations internes, les migrations vers les zones rurales sont conséquentes et
largement étudiées. Cependant, les impacts liés à l’arrivée de migrants dans une région rurale – impacts autres qu’environnementaux, lesquels sont bien documentés – sont nettement moins étudiés. Finalement, le rôle des migrations concernant le développement de la région hôte (rurale) est aujourd’hui assez flou et ce genre d’études constitue aujourd’hui un réel challenge. Le développement est souvent réduit à sa seule dimension économique et généralement associé au phénomène de pauvreté. L’étude de la marginalité – comprise comme le résultat de facteurs économiques, politiques et spatiaux – nous apparaît ici plus appropriée.
L’objectif majeur de cette thèse est de contribuer à une meilleure compréhension des liens existants entre immigration rurale et marginalité. La province d’Agusan del Sur, étudiée ici, est l’une des provinces les plus pauvres des Philippines. Cette province a connu une arrivée massive de migrants, essentiellement depuis les années soixante. Très convoitée de par la richesse de son capital naturel (forêt, ressources minières, fertilité du sol), elle a également vu son paysage se modifier en profondeur au cours des cinquante dernières années.
Précisément, cette recherche s’attache tout d’abord à clarifier le concept de marginalité. Une formulation conceptuelle est proposée. Sur base de données socio-économiques provenant de l’administration locale, nous utilisons les résultats d’une Analyse en Composantes Principales (ACP) pour quantifier la marginalité de chaque village au sein de la province. L’isolement par rapport aux petits centres urbains semble structurer spatialement la marginalité. Cette structuration est telle que certains facteurs de marginalité intrinsèques aux villages ne peuvent être capturés par l’indicateur de marginalité. Un indicateur de marginalité endogène est donc proposé sur base d’une modélisation de la marginalité en fonction de l’isolement spatial afin de mettre en évidence ces éventuels facteurs endogènes.
La marginalité et la marginalité endogène de chaque village étant caractérisées, des facteurs explicatifs sont recherchés. A l’échelle de la province deux facteurs démographiques sont mis en évidence : tant la taille de la population que la proportion d’immigrants sont inversement corrélées à la marginalité. En d’autres termes, plus il y a d’habitants dans un village et/ou plus il y a d’immigrants, moins le village est marginalisé. D’autres facteurs explicatifs sont recherchés en intégrant les données spatiales dans un Système d’Informations Géographiques (SIG) et en utilisant notamment des techniques de télédétection (LUCC, NDVI), une analyse de corrélations, une analyse d’associations spatiales (LISA) ou encore une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC).
Bibliographic reference |
Daix, Nicolas. Internal Rural Migration and Marginality. The case of Agusan del Sur, Philippines. . Prom. : Orban-Ferauge, Françoise |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.2/33235 |