Beya Malengu, Bertin
[UCL]
(fre)
Notre objectif dans la présente étude est de comprendre la crise à laquelle l'Etat-nation est confronté tout esquissant son avenir dans un monde devenu un village global.Nous avons associé, à cette fin, de façon dialogue les perspectives morinienne et habermasienne. Car elles fournissent des éléments pertinents pour éclairer la question que nous traitons.
En effet, le choix de nos deux auteurs s'est imposé à nous dans la mesure où le changement de paradigme occupe une place importante dans leur pensée.Ainsi, pour trouver une solution à la crise générale et généralisé qui frappe notre monde, le changement de paradigme s'avère nécessaire.Car notre réuissite tout comme notre échec réside dans notre mode de rationalité,pour rependre le propos de Jerzy Wojciechowski.
Dans la même perspective, pour saisir l'essence de laconstellation postnationale que Morinet Habermas proposent pour succéder à l'Etat-nation, il faut abandonner ce qu'Ulrich Beck appelle l'"optique natioale", le "nationalisme normatif" pour l'"optique cosmopolitique". C'est justement le défi que Habermas et Morin tentent de relever à travers respectivement le paradigme de communication et celui de complexité.
En clair, les deux philosophes-sociologues trouvent, chacun dans son paradigme, que l'issue à la crise de l'Etat-nation ne peut être que dans les principes politiques démocratiques et universalistes autour desquels la citoyenneté qui ne sera pas l'apanage d'une nation particulière doit s'organiser.C'est à ce prix que la nouvelle constellation politique que nos deux auteurs appellent de tous leurs voeux sera viable, c'est-à-dire disposant non seulement d'une légitimité morale,mais aussi d'une plausibilité historique.
Les Etats doivent se déoartir de leur orthodoxie nationale et s'organiser collectivement(sous forme par exemple de l'Union européenne) pour se porter à la hauteur de l'économie mondialisée et endiguer les effets pervers du marché. Les défis de la mondialisation ne peuvent être relevés, aux yeux de nos deux auteurs, qu'en développant un certain nombre des formes nouvelles d'autorégulation démocratique au niveau de la constellation postnationale. Pour Morin, comme pour Haberams, l'Etat mondial n'est pas souhaitable, ni à encourager. Ils plaident plutôt pour l'avènement de la société-monde capable d'instaurer une politique intérieure mondiale, fondée sur une conscience cosmopolite, autrement dit le sentiment d'appartenance des peuplesà l'humanité dans son ensemble, non à des communautés particulières. C'est qui explique la pertinence et l'actualité de leur pensée. Ce faisant, nous avons trouvé dans Morin et Habermas des partenaires intellectuels pour l'Afrique en quête du vivre-ensemble dans notre village global.
Bibliographic reference |
Beya Malengu, Bertin. L'avenir de l'Etat-nation face à la mondialisation Edgar Morin et Jürgen Habermas : deux paradigmes de l'option postnationale. Prom. : Lesch, Walter |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/32562 |