Debruyne, Emmanuel
[UCL]
À en croire la littérature romanesque, faire faillite dans les sociétés bourgeoises et libérales du xixe siècle entraînerait honte et déclassement social. Cet article interroge la manière dont la faillite a concrètement affecté les individus touchés, et plus particulièrement leurs liens sociaux. En reconstruisant les trajectoires de vie d’une vingtaine d’individus tombés en faillite entre 1896 et 1914, il analyse comment la faillite malmène ces liens, mais aussi la manière dont ils peuvent être mobilisés pour la surmonter. Les trajectoires analysées suggèrent qu’une position sociale en vue favorise le rebond et la réinvention du lien, notamment au travers du don, alors qu’une position plus modeste risque davantage de provoquer des ruptures de liens jusqu’au sein de la cellule familiale.
(eng)
According to romantic literature, going bankrupt in bourgeois, liberal 19th century societies would cause shame and social downgrading. This article questions how bankruptcy actually affected individuals and their social ties. By reconstructing the life trajectories of twenty-one individuals who went bankrupt between 1896 and 1914, it analyzes how bankruptcy hammered these ties, but also the way they could be mobilized to overcome it. The analyzed trajectories suggest that a prominent social position favoured social bounce and the reinvention of the ties, especially through the gift, while a more modest position was more likely to cause ruptures of ties up to the core of the family unit.
Bibliographic reference |
Debruyne, Emmanuel. Faillir à la « Belle Époque ». 1896-1914 : entre rupture et réinvention des liens sociaux. In: Revue du MAUSS, Vol. Second Semestre 2018, no.52, p. 295-306 (2018) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/213434 |