Donner corps à la non-violence dans les espaces extra-domestiques ou comment incarner une vie digne d’être vécue ?

Djelloul, Ghaliya [UCL]

A partir de l'« interprétation de la non-violence » offerte ici par Judith Butler, non comme état pacifique mais comme combat social et politique, en révélant les présupposés normatifs de la violence légitime, notamment ceux de la violence d’État, je m'intéresse à la violence comme étant située au cœur de la (re)production du régime patriarcal en Algérie à travers l’enjeu politique du deuil. Quelles sont les grilles d’interprétation au travers desquelles se reconnaissent, de manière différenciée, la dignité et la vulnérabilité des vies humaines? Pour évoquer cette violence directement vécue ou racontée lors d’un terrain socio-anthropologique de huit mois en Algérie, il ne me suffit donc pas d’exposer les « faits », mais plutôt de mettre au jour les significations des vécus corporels des acteurs/trices sociaux/les, en les replaçant dans le champ d’intelligibilité dans lequel ils sont (re)produits.