Réappropriation et résistances par rapport au paradigme européen de coopération au développement en Amérique latine

Au cours des dernières deux décennies, les mouvements sociaux latino-américains ont acquis une dimension transnationale, qui fait à ce que la contestation soit dès lors envisagée dans une approche multi-échelles. Tout en gardant leur dimension locale, les mouvements sociaux latino-américains se forgent une organisation réticulaire, en essayant d’accommoder la défense et l’articulation des intérêts locaux et la coordination avec des homologues externes. L’organisation réticulaire des résistances locales participe : au processus de structuration transnationale des contestations par rapport aux paradigmes et politiques de développement occidentalo-centrés (a), à la restructuration de ces paradigmes (b) et à la redéfinition du rôle du territoire dans la consolidation de ces résistances (c). En partant de l’étude de cas du réseau bi-régional Enlazando Alternativas, cet article propose d’observer la dimension transnationale des résistances latino-américaines par rapport au paradigme européen de coopération au développement, institutionnalisé et diffusé après les années 1990.