Périlleux, Thomas
[UCL]
Les métiers de la clinique, du soin, comme ceux de l’intervention sociale, font de la relation avec leurs destinataires à la fois l’outil et le but du travail d’accompagnement ou d’aide. Ce sont aussi des métiers de la rencontre – une rencontre toujours incertaine et précaire – qui ont ceci de particulier qu’ils exigent de ceux qui les exercent un important engagement subjectif. Celui-ci ne peut être tenu que par un socle institutionnel « suffisamment ferme ». Or, confronté aux évolutions sociales contemporaines, ce socle se modifie en même temps que les coordonnées les plus fondamentales des métiers. Si « le cœur battant du travail », c’est la vie qui palpite dans le travail, cette vie fragile et invisible est souvent mise à mal par l’organisation des soins et par les nouvelles contraintes du travail social. Elle en appelle à l’invention de formes d’écoute et d’engagement qui puissent faire en sorte que la parole circule à nouveau. Pris dans les paradoxes de la responsabilisation, les intervenants sont parfois impuissants, souvent amers. Doivent-ils rester muets ? Agir seulement en agents adaptatifs ? Le projet de nouer une clinique des « vies vulnérables » à une critique de l’oppression sociale a-t-il encore un sens pour eux ?
Bibliographic reference |
Périlleux, Thomas. Le cœur battant du travail relationnel. Métiers mis en danger, répliques cliniques. In: M.C. Doucet, S. Viviers, Métiers de la relation. Nouvelles logiques et nouvelles épreuves du travail, Presses de l'Université Laval : Québec 2016, p. 125-141 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/179629 |