Muscadin, Dominique
[UCL]
(fre)
La présente dissertation se propose d’étudier la question de la signification éternelle de l’humanité de Jésus pour notre rapport à Dieu chez Karl Rahner. Selon le théologien allemand, les traités théologiques sur les fins dernières et sur la béatitude éternelle font rarement référence à l’humanité du Christ. Cela signifie-t-il que la vision béatifique, accordée à l’homme comme achèvement est une vision intellectuelle, contemplative, une relation directe de l’homme avec Dieu, dans laquelle la présence du Verbe incarné serait inutile ? La béatitude du Christ glorifié dans le ciel, dans son humanité, représente-t-elle pour Lui un bonheur personnel ? La thèse s’articule en quatre parties. Après avoir établi la source et les situations théologiques qui conduisent Rahner à la thèse que l’humanité de Jésus a une importance éternelle pour notre rapport à Dieu, la première partie de cette étude tente de montrer que la conception de la christologie rahnérienne est déterminée par la question que l’humanité du Christ demeure la médiation de la proximité immédiate et permanente de l’incompréhensibilité du mystère. La seconde partie du travail se concentre sur le concept de mystère afin de déterminer pourquoi une médiation doit s’imposer de manière permanente et irréversible dans la vision béatifique. Après avoir montré que l’incompréhensibilité de Dieu est son altérité absolue, nous avons conclu que la vision béatifique ne supprime pas le mystère. Celui-ci ne nous est accessible éternellement que par la médiation du Fils incarné. Le mystère incompréhensible se donne dans une proximité bienveillante et protectrice, celle dans laquelle nous avons été accueillis en Jésus Christ par le don de l’Esprit Saint. À la recherche d’une voie authentiquement théologique sur cette question, la troisième partie, tout en mettant en évidence les éléments pertinents et les limites de la thèse de Karl Rahner, expose ensuite les perspectives christologiques et pneumatiques qui se dégagent de la recherche. La thèse que nous avons défendue dans ce travail, c’est que l’importance de l’incarnation ne dit pas seulement l’assomption par le Christ d’une nature humaine semblable à la nôtre, mais aussi que cette nature humaine est le lieu à partir duquel le Saint Esprit est donné à l’homme. Cela peut constituer un point de départ pour un renouveau de la théologie du Saint Esprit. Enfin, la quatrième partie a montré que la thèse affirmant que l’humanité du Christ demeure la médiation de la proximité immédiate et permanente de l’incompréhensibilité du mystère, peut être une clef de lecture pour une nouvelle compréhension ou une relecture de la liberté humaine et de la finitude.
Bibliographic reference |
Muscadin, Dominique. L'importance éternelle de l’humanité de Jésus pour la relation à Dieu chez Karl Rahner. Prom. : Riaudel, Olivier |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/177445 |