La Mélusine tropicale de Benjamin Péret

Le complexe mythique de Mélusine est, on le sait, un des plus puissants du surréalisme. On reconnaît des avatars ou des inflexions mélusiniennes du grand mythe littéraire chez Aragon (Anicet le Panorama), Leiris (Aurora), Dumont (La Région du cœur), Breton (Arcane 17), sans parler du roman surréaliste avant l’heure qu’est Mélusine de Franz Hellens. On les retrouvait déjà dans Pelléas et Mélisande de Maeterlinck. Cet article se propose d’analyser les ramifications sémantiques de la constellation mythico-poétique de la femme-serpent(e) dans ses avatars tropicaux chez Benjamin Péret : les divinités des cultes afro-brésiliens, d’une part ; les entités cosmogoniques de la tradition indigène et populaire, d’autre part.