Rodrigues, Paulo
[UCL]
Au début du XXème siècle, l’entreprise de refondation des mathématiques proposée par Hilbert - laquelle visait à établir les mathématiques sur des fondements inébranlables -, s’avère une tâche impossible à partir des résultats des théorèmes de limitation. L’interprétation philosophique des faits de limitation menée par Jean Ladrière met bien en évidence la dualité irréductible du champ intuitif au domaine formel. Bien que les langages formels présentent des avantages indéniables, ils ne peuvent pas, pour la plupart des situations, représenter les expériences vécues et les significations auxquelles elles donnent lieu. Le langage théologique est un langage conceptuel qui vise précisément à structurer une expérience vécue, un événement originaire et fondateur. Et cependant la théologie, tout en faisant recours aux termes et aux concepts, fonctionne à l’intérieur des limites du langage dont elle se sert. La réalité dont la théologie parle appartient à la région des limites du dicible et ne semble pouvoir être dite adéquatement que par un récit, une métaphore ou un paradoxe, bref par un langage d’excès qui permette une saturation de sens et qui porte au-delà des limites de ce que le langage peut dire. Existe-t-il finalement une opposition irréductible entre le langage formel et le langage théologique ou une forme de continuité/articulation est-elle possible ? C’est cette question que la présente communication voudrait soulever.
Bibliographic reference |
Rodrigues, Paulo. De la limitation des formalismes à la théologie comme langage qui porte au-delà des limites.Dieu est-il au-dessus de la logique ? Logique et théologie, débats contemporains (Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, du 02/07/2014 au 03/07/2014). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/170166 |