Aspects de la jeunesse universitaire de Ouagadougou au Burkina Faso : "Lorsque dire c'est faire : une ethnologie des imaginaires"

Au gré d'enquêtes menées depuis huit ans, cette dissertation a pour objet d'investiguer les figures de la réussite et de la reconnaissance ainsi que les constructions identitaires en transformation des étudiants et des jeunes diplômés de l'Université de Ouagadougou (de 1991 à nos jours) dans un contexte principalement caractérisé par la mondialisation, la précarité consciente et les désillusions politiques. Les désillusions politiques et idéologiques, la crise socioéconomique ainsi que la mondialisation jouent un rôle fondamental sur le devenir et la définition de soi de cette jeunesse scolarisée, à la fois « élite en devenir » et « jeunesse à l'abandon ». En effet, de ce contexte découle une tension permanente vécue par ces jeunes entre leurs désirs de réussite, leurs ambitions et la réalité de leur situation. Dans ce cadre éminemment complexe, où trouvent-ils leur reconnaissance sociale, que mettent-ils en place pour réussir ? Comment compensent-ils le mépris social et la blessure narcissique dont ils se sentent victimes ? Comment s'inscrivent-ils malgré tout dans la « modernité » portée et désirée notamment via la migration urbaine et le projet scolaire ?