L’école, l'enfant et la ville : les conditions de l’urbanisme scolaire : cas de la Région de Bruxelles-Capitale

(fre) Ce travail interroge l’école en tant que lieu où se noue le rapport entre la société, l’enfant et la cité. Les conceptions de ce rapport varient en fonction des sociétés et font débat entre les spécialistes de l’éducation. Elles structurent le projet éducatif porté par les établissements scolaires et visent essentiellement à faire de l’enfant un citoyen. Du point de vue excentré de l’architecte-urbaniste, il y a lieu de considérer que la réflexion des spécialistes n’apporte pas toujours l’attention requise à la question de la fabrication matérielle du rapport spatial entre l’école, l’enfant et la ville. L’école, en tant qu’équipement, est pourtant un puissant opérateur de l’espace et des temps urbains. Du choix de la localisation de l’école jusqu’à l’architecture, en passant par l’ouverture fonctionnelle à l’environnement et la connectivité aux réseaux de mobilité ou aux aménités urbaines, la dimension urbanistique du rapport entre l’école et la ville est une variable clé du projet de société consacré à l’enfant. Fondée sur cette hypothèse, la recherche explore les conditions de mise en place d’un ‘urbanisme scolaire’ qui articulerait mieux projet pédagogique, développement cognitif de l'enfant et projet urbain. Elle effectue un va-et-vient entre la théorie et la pratique, rythmé d’une part par la nécessité de fixer des repères dans un domaine nouveau, peu couvert par les études urbaines et, d’autre part, par l’opportunité professionnelle que l’auteure a eue d’appliquer son questionnement au terrain bruxelloise ; et ce au moment où un sursaut de croissance démographique obligeait tant les autorités régionales que les pouvoirs organisateurs du scolaire à intégrer la construction ou l’extension d’écoles dans les priorités du projet urbain. Le cas bruxellois illustre particulièrement bien la problématique de la thèse, par la diversité des types de localisation, de programmation et de structure formelle des écoles, mais aussi parce que la désarticulation entre les dimensions sociale et spatiale du rapport «école, enfant, ville» y est exacerbée par une constitution nationale instituant la séparation entre les pouvoirs organisateurs de l’éducation et ceux de l’action publique territoriale.