La stratégie réticulaire : une compétence distinctive de l'entrepreneur international

Depuis l’article généralement considéré comme fondateur d’Oviatt et de McDougall (1994), le champ de l’entrepreneuriat international (EI) a, en moins de deux décennies, suscité le vif intérêt de très nombreux chercheurs (Gamboa et Brouthers, 2008 ; Keupp et Gassman, 2009 ; Bacq et Coeurderoy, 2010 ; Jones et al., 2011). L’entrepreneuriat international a été initialement appréhendé dans le cadre des entreprises « Born Global » (Rennie, 1993 ; Sharma et Blomstermo, 2003  ; Knight et Cavusgil, 2004  ; Rialp et al., 2005) ou «  International New Ventures » (McDougall et Oviatt, 1994, 2005 ; McDougall et al. 1994). Cette attractivité tient beaucoup à ce qu’il profite d’une fertilisation croisée de deux champs de recherche : l’Entrepreneuriat et le Management International (McDougall et Oviatt, 2000). Ce champ récent est encore en plein développement, comme en témoignent la création en 2003 de la revue Journal of International Entrepreneurship et l’organisation annuelle de la Conférence internationale en entrepreneuriat international de l’Université de McGill. En France, un groupe thématique de recherche dans ce domaine a été mis en place en mai 2011 au sein de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation. L’essor des recherches en EI se comprend empiriquement par la multiplication en parallèle au cours de ces dernières années du nombre de PME se lançant à l’assaut des marchés étrangers, même si les statistiques sont encore rares sur le sujet (OCDE, 2008 ; Coeurderoy et Bacq, 2012)...