Starkel, Peter
[UCL]
La consommation d’alcool constitue un problème majeur de santé publique en Europe. Douze pour cent (12%) d’adultes européens abusent de l’alcool et 6% en sont dépendants ce qui engendre un coût économique estimé à 125 milliards d’Euro. Malgré sa grande prévalence, la majorité des alcooliques ne reçoivent pas de traitement adéquat. L’approche du patient alcoolique doit idéalement être multidisciplinaire incluant psychiatre, psychologue, médecin spécialiste somatique et médecin généraliste. Les patients alcooliques sont généralement sur la défensive et ont tendance à sousestimer leur problématique. Dans ce cas, certains outils validés comme les questionnaires CAGE et AUDIT peuvent aider à dépister et à mieux cerner le problème. La prise en charge médicamenteuse commence par un sevrage à l’aide de benzodiazépines à longue durée d’action. Certains traitements adjuvants comme les bêta-bloquants, la clonidine ou la carbamazépine peuvent être utiles en cas d’un syndrome de sevrage sévère. L’évaluation régulière des symptômes de sevrage avec adaptation du traitement est primordiale au cours des premiers jours du sevrage. L’usage des traitements comme la naltrexone, l’acamprosate, le baclofen ou la topiramate dans le but de maintenir l’abstinence ou de diminuer la sévérité des rechutes est controversé. Aucun de ces traitements n’est officiellement approuvé dans cette indication. L’utilisation de ces molécules à grande échelle ne peut pas être recommandée actuellement et des études bien conçues sont nécessaire afin de déterminer la dose optimale et le type de patient qui est susceptible de bénéficier d’une telle intervention.
Bibliographic reference |
Starkel, Peter. Le sevrage de l'alcool : prise en charge médicamenteuse et multidisciplinaire. In: Louvain Medical, Vol. 131, no. 8, p. 455-461 (2012) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/164022 |