Tilly, Pierre
[UCL]
Dans cet article, les contours du dialogue social interprofessionnel européen sont analysés au travers de l’histoire de la construction européenne à partir d’une série de facteurs : le contexte politique général, la volonté des acteurs, la stratégie des partenaires sociaux, leurs voies d’influence et leur poids politique auprès des Institutions. Le cheminement fut, à tout le moins, relativement lent en comparaison à d’autres dynamiques comme le dialogue avec la société civil dans les années récentes et fut marqué par des avancées comme par des reculs. En fait, l’analyse historique du rôle et de la stratégie développées par les partenaires sociaux font apparaître des visions diamétralement opposées. Les employeurs, représentés par l’UNICE, ont tendance à considérer dans leur grande majorité, avec des nuances selon les pays, le dialogue social simplement comme un moyen stratégique d’éviter l’imposition de dispositifs législatifs aux employeurs. Les syndicats ont, de leur côté, développés une approche sensiblement différente misant au contraire, non sans réticence, sur l’abandon de souveraineté nationale que cela impliquait. Ils ont soutenu la construction d’un système flexible de négociation collective au niveau européen susceptible de réguler les aspects tant sociaux mais aussi plus globaux de la construction européenne. Ils ont revendiqué non seulement une politique sociale européenne mais aussi une Europe intégrant la dimension sociale dans l’ensemble de ses politiques.
Bibliographic reference |
Tilly, Pierre. La place de l'acteur syndical dans le dialogue social européen, de la CECA aux années 1980. In: Eric Bussière, Michel Dumoulin, Sylvain Schirmann (éds), Economies nationales er intégration européenne. Voies et étapes, Franz Steiner Verlag : Stuttgart 2014, p. 119-141 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/151225 |