Bruyns, Elisabeth
[UCL]
Le premier volet de notre recherche a consisté à examiner de nombreux documents d'archives, publiés mais aussi inédits, provenant des dépôts d'archives d'Anvers, Bruxelles, Bruges, Gand, Louvain et Malines. Les archives anversoises et bruxelloises s'avérèrent très utiles à notre étude, tandis que nos recherches dans les dépôts des autres villes livrèrent moins de résultats. Dans le cas d'Anvers, les publications d'E. Duverger et J. Denucé nous renseignèrent notamment sur la forme des cadres, les matériaux utilisés, les décors, les prix et les formats. Les documents inédits puisés dans les archives de la ville d'Anvers permirent d'étudier les métiers qui intervenaient dans la fabrication et la vente des cadres, ainsi que la réglementation à laquelle ces métiers étaient soumis. Quelques 250 fabricants de cadres anversois ont été identifiés. L'encadrement des peintures à Bruxelles a été envisagé sous plusieurs angles. Des documents d'archives publiés évoquent les pratiques liées à l'encadrement des peintures à la Cour des archiducs Albert et Isabelle et à la Cour de l'archiduc Léopold-Guillaume. D'autres documents édités permettent de considérer le cas particulier du peintre Gaspar De Crayer. Nous avons également reconstitué les règlements qui organisaient le travail des différents métiers bruxellois impliqués dans la fabrication des cadres de peintures. Une liste de quelques artisans qui ont réalisé des cadres à Bruxelles a été établie. Parallèlement à l'étude des sources d'archives, nous avons recherché dans des musées, des églises et des collections privées des peintures réalisées dans les Pays-Bas méridionaux au XVIIe siècle, qui possédaient encore un cadre original ou du moins contemporain de la peinture. Un répertoire d'environ 270 cadres a ainsi été constitué. A partir de ce répertoire, des caractéristiques générales ont pu être déterminées en ce qui concerne la forme des cadres, les matériaux utilisés, les profils, les types d'assemblages et les décors. Nous nous sommes aussi intéressée aux inscriptions présentes sur les cadres, à la façon d'articuler les volets des triptyques et de les maintenir fermés, ou encore à la manière dont les cadres étaient suspendus. Les éléments annexes joints aux cadres (cartouches, frontons,
) ainsi que les modifications et restaurations éventuelles ont également attiré notre attention. Sur base des décors sculptés (modillons, oves, guirlandes de feuilles de laurier) et peints (mauresques, rinceaux), a été proposée une typologie des cadres en usage dans nos régions au XVIIe siècle. L'encadrement des peintures de Pieter Paul Rubens a été étudié de façon approfondie, à partir de la correspondance de l'artiste, des inventaires de ses biens, des données extraites du Corpus Rubenianum et de diverses autres publications. A ce jour, nous n'avons pas connaissance d'une oeuvre de ce peintre possédant encore un encadrement réalisé dans les anciens Pays-Bas du sud au XVIIe siècle. Les sources d'archives livrent toutefois certaines informations concernant l'achat de cadres par Rubens lui-même ou par les commanditaires de ses tableaux. L'encadrement de quelques oeuvres, telles que l'Adoration des mages peinte pour l'Hôtel de ville d'Anvers, a pu être étudié plus en détail.
Bibliographic reference |
Bruyns, Elisabeth. L'encadrement des peintures dans les anciens Pays-Bas méridionaux au XVIIe siècle. Prom. : Van der Stighelen, Katlijne ; Verougstraete, Hélène |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/149885 |