Lebedev, Oleg
[UCL]
Nous interrogeons la définition que Deleuze donne de son propre projet d'une théorie du cinéma dans l'introduction de "L'Image-Mouvement", afin d'analyser si la taxinomie des images qu’il se propose de réaliser est contredite, complétée ou simplement redoublée par la « stylistique » qui tente de saisir la signature propre à chaque auteur. Il y aurait ainsi l'articulation d'une double trame - assez étrange pour les lecteurs attentifs des deux tomes sur le cinéma -, où la conceptualisation des différents types d'images se trouve nécessairement en affinité avec tel ou tel nom propre. Nous présentons ce problème comme ayant trait à la nature même de l'esthétique filmique de Gilles Deleuze: le résultat d’une extrême prudence, d'une volonté de ne pas créer des concepts trop larges, mais plutôt des concepts « sur mesure » pour chaque grand auteur, impliquant dès lors la revalorisation de la taxinomie. A titre de conséquence, la taxinomie chercherait à caractériser alors le tout d’un film ou même le tout d’une œuvre d'un cinéaste, mais continuerait à résonner néanmoins avec les mouvements singuliers de telle image signée, ou de tel détail dans l’image.
Bibliographic reference |
Lebedev, Oleg. Dire ce que l’on voit : taxinomie et stylistique chez Gilles Deleuze.Singularité des arts, pluralité des oeuvres (Louvain-la-Neuve, du 28/05/2014 au 30/05/2014). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/144167 |