Debruyne, Emmanuel
[UCL]
En Belgique et en France occupées, la guerre vécue par les femmes n’a pas été uniquement celle d’une résistance patriotique mise en avant par la mémoire collective. Des dizaines de milliers d’entre elles ont connu des relations charnelles avec l’occupant. La prostitution a connu un essor considérable dans les grandes villes ainsi que dans la zone des Etapes. Pour combattre la propagation des maladies vénériennes, les autorités allemandes ont mis en place un système de contrôle et de traitement des maladies, auquel les occupés ont en partie contribué. Outre les prostituées, de nombreuses femmes ont entretenu des relations consentantes avec des Allemands, où intérêt et sentiment ne sont pas toujours faciles à démêler. Des milliers d’enfants naîtront de ces rencontres, surtout près de la ligne de front. Rejetées par leurs compatriotes sous l’occupation, bon nombre d’entre elles seront en outre victimes de violences à la libération. Au final, ce phénomène aura participé à la fragilisation des sociétés qu’a favorisée la durée de l’occupation.
Bibliographic reference |
Debruyne, Emmanuel. Les « femmes à Boches » en Belgique et en France occupées. 1914-1918. In: Revue du Nord, Vol. 96, no. 404-405, p. 157-186 (janvier-juin 2014) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/142916 |