Meunier, Nicolas
[UCL]
Cet article se propose de revenir sur l’un des plus longs et des plus célèbres fragments que nous ayons conservés des Annales d’Ennius : la prise d’auspices de Romulus et Rémus citée par Cicéron dans son De diuinatione. Deux problèmes seront plus particulièrement abordés. Le premier concerne la mention du sol albus au vers 84 : un certain nombre d’arguments – qu’ils soient d’ordre lexicologique (l’opposition chez Ennius des mots albus et candidus ainsi que leur rapport avec le grec λευκός), stylistique (la métaphore des jeux du cirque et la transition des astres comme schémas suggestifs du « changement d’ère ») ou historique (les conditions de la prise d’auspices nocturnes) – nous poussent à revenir à l’interprétation initiale du sol albus comme astre lunaire. Le second problème abordé est relatif au syntagme radiis icta lux que l’on retrouve au vers suivant. Si la signification globale du passage se comprend aisément (apparition éclatante et radieuse de la lumière à l’aube), en revanche les choix lexicaux et grammaticaux opérés par Ennius laissent pour le moins perplexe. Or une étude des théories anciennes de la vision (et notamment de sa variante pythagoricienne dite « extramissionniste ») permet de résoudre le problème et de proposer une meilleure traduction.
Bibliographic reference |
Meunier, Nicolas. Ennius, les astres et les théories anciennes de la vision. À propos de Sol albus et de Radiis icta lux (v. 84-85 Sk). In: Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, Vol. 86, no. 2, p. 101-121 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/137767 |