Hunyadi, Mark
[UCL]
Cet article est consacré à la philosophie morale de François Jullien, sinologue et philosophe. A la tension dramatique occidentale entre le bien et le mal correspond l’instauration d’un Moi-Sujet héroïque, libre de ses choix et responsable de ses actions, valorisant l’autonomie de sa conscience et l’idéalité de ses normes ; alors même que les Chinois valorisent le procès et sa régulation, ordonné non au splendide idéal, mais au cours naturel des choses. Là où l’Occident conçoit un sujet assujetti à l’idéal, d’où découle une morale d’obligation, la Chine l’intègre au cours fluide du monde, d’où découle une morale de la promotion. Pourtant, malgré la "déconstruction du dehors" de la morale occidentale à laquelle procède François Jullien par ce que l'A appelle sa "sinologie méthodique", Jullien maintient que la morale doit donner accès à quelque chose d'absolu, d'inconditionné, d'universel. L'A examine en détail la logique de ce recours à l'universel, qu'il considère in fine comme étant le préjugé européen par excellence que Jullien reconduit par des voies détournées.


Bibliographic reference |
Hunyadi, Mark. L’universalisme est-il bien l’inéluctable destin de la philosophie morale en général ?.Des possibles de la pensée: autour des travaux de François Jullien (Cerisy, du 14/09/2013 au 21/09/2013). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/136708 |