De Visscher, Jean-Philippe
[UCL]
(eng)
Morphological approaches to the study of cities and territories have profoundly altered theories of urbanism. Highlighting the structural effects inherent to urban formation processes has helped to relativize the impact of conjunctural determinations. However, these approaches are often biased by formalist or conservative aims. In reaction, architects like Aldo Rossi and Rem Koolhaas praise architectural acts that are able to deflect urban genesis from expected trajectories.
However, these two approaches are complementary. Morphological analyses depict the city as a material structure where every architectural intervention that inflects its development can be seen as an event. In complement, the importance of these inflections is enhanced through the narrative of their production. In other words, both morphological and narrative descriptions reveal that urban processes are above all opportunities for events to happen. As such, the persistence of urban processes matters more than their origin or their goal.
The aim of this research is to understand how these events happen, and how the vitality of the process maintains itself, by analyzing the motives of a number of protagonists. The political issues that underlie recurrent modifications of urban morphology are highlighted through the study of the history of Brussels. Paradoxically, partisan commitment requires architectural propositions that are generous enough to have a significant impact. However, the crucial point is to understand the supplementary effect induced through the superimposition of successive interventions. The coexistence of several fragmentary interpretations of urban structures provides a propitious condition for new events. The concept of “indivision” defines this particular quality.
(fre)
Les approches morphologiques de la ville et du territoire ont profondément altéré les théories de l’urbanisme. La mise au jour des logiques structurelles inhérentes au processus de formation de la ville a permis de relativiser le rôle de déterminations qui ne seraient que conjoncturelles. Cependant, ces théories peinent généralement à se départir de visées formalistes et/ou conservatrices. En réaction, des architectes tels qu’Aldo Rossi et Rem Koolhaas ont fait l’éloge des actes architecturaux capables de dévier les genèses urbaines de leurs trajectoires attendues.
En réalité, ces deux approches sont complémentaires. Les descriptions morphologiques font apparaître la ville comme une structure matérielle où chaque intervention architecturale capable d’infléchir son développement est un événement. En complément, la narration de ces événements révèle la valeur qu’ils ont pour les acteurs qui les ont produits. De ce point de vue, la persistance du processus même, en tant qu’opportunité pour de tels événements de se produire, importe plus que ses origines ou ses visées.
L’objet de cette recherche est de comprendre comment se produisent ces événements et comment se préserve la vitalité de ce processus, à partir du seul point de vue intéressé et amoral de ceux qui les ont produits. A cet égard, l’étude de l’histoire de Bruxelles permet de relever l’intérêt politique qui sous-tend les modifications récurrentes de sa morphologiParadoxalement, l’engagement partisan a induit l’élaboration et la construction de propositions suffisamment généreuses pour avoir un impact significatif. Mais le point décisif est de comprendre l’effet supplémentaire produit par la superposition de ces réinvestissements successifs. La coexistence en un même lieu de plusieurs interprétations de la structure urbaine, en elles-mêmes incomplètes et fragmentaires, génère une situation propice à l’apparition de nouveaux événements. Pour désigner cette qualité particulière de la ville, la recherche élabore le concept d’"indivision".
Bibliographic reference |
De Visscher, Jean-Philippe. Indivision. Prom. : Stillemans, Jean |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/132584 |