Maucq, Serge
[UCL]
(fre)
La foi chrétienne a profondément imprégné la culture occidentale et modelé les pratiques religieuses des occidentaux à travers les siècles. Depuis quelques décennies, au sein notamment des espaces de confession catholique, un important recul de la plupart des pratiques chrétiennes peut être observé.
Le catholicisme est passé du statut de religion de référence pour la grande majorité de la population à celui de « minorité significative » au sein de sociétés devenues davantage plurielles religieusement et philosophiquement. Ces changements ont suscité réflexion et propositions dans les conférences épiscopales ces dernières années. Nous avons choisi quatre « espaces» en occident francophone : la Belgique, la France, la Suisse et le Québec.
Les documents épiscopaux font régulièrement référence à plusieurs intuitions majeures du concile Vatican II. La première thématique qui a guidé notre recherche, c’est que l’Eglise y est qualifiée de sacrement et signe du Christ et du Royaume. Cet accent « nouveau » nous a paru fécond pour une réflexion contemporaine sur ce que l’Eglise peut judicieusement dire d’elle-même au monde dans un contexte sociétal marqué par des mutations technologiques et anthropologiques fondamentales.
Cette réflexion nous a conduit à la redécouverte de la théologie des « signes des temps » telle qu’inaugurée au dernier concile. Ne s’agit-il pas d’un outil fécond pour appréhender le questionnement du monde d’aujourd’hui et le dialogue que l’Eglise est invitée à développer avec « tous » en son sein ?
Le dernier volet du triptyque a consisté à s’interroger sur l’identité chrétienne, personnelle et communautaire. De quoi le chrétien est-il signe ? Il manifeste notamment sans doute une mystérieuse appartenance à un Royaume qui n’est pas d’ici et au « peuple de Dieu ». Le Concile a mis en exergue cette « qualification » de l’Eglise qui rejoint, dans la complémentarité, sa vocation à être corps du Christ, dans sa dimension sacramentelle, et temple de l’Esprit, dans sa tâche de discernement des signes des temps.
En redécouvrant sa « signification » fondamentale, l’Eglise catholique, même « minoritaire », est invitée à annoncer l’Evangile à tous, célébrer Dieu pour tous, servir tous ceux qui en ont besoin. Signe de contradiction, elle doit devenir aussi signe de communion dans le monde, capable de vivre dans l’unité son heureuse diversité, pour rencontrer le monde pluriel qui est aussi le sien. Quelques problématiques belges contemporaines permettront de montrer des pistes pour rencontrer ce défi majeur.
Bibliographic reference |
Maucq, Serge. L'Église catholique en occident francophone, "minorité" dans la société et signe du Royaume de Dieu pour toute l'humanité. Prom. : Join-Lambert , Arnaud |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/132057 |