Pagacz, Laurence
[UCL]
Si l’ère industrielle a renforcé la complexité du rapport entre l’homme et son environnement, la menace nucléaire qui plane sur le monde depuis la Seconde Guerre mondiale « a rendu tangible la possibilité de l’apocalypse pour l’humanité entière » (Meurée), laquelle se double, chez certains auteurs, d’une fin du monde écologique. Dans ce cadre s’insère la « décréation » apocalyptique proposée par le Mexicain Homero Aridjis (1940-) dans "El último Adán" (1982), récit de la Genèse inversé où l’homme se rend coupable d’écocide, à savoir de ‘destruction de la maison’ : quatre courts récits narrent le moment intermédiaire entre la fin du monde déclenchée par une explosion atomique et la fin du dernier homme, posant ainsi la question de l’irreprésentabilité de la fin de l’homme et du langage puisque le lecteur assiste, à travers la dissolution du monde et du corps, à une dissolution du récit et de la parole. L’auteur, à travers son essai "Apocalipsis con figuras" (1997), questionne ainsi la relation actuelle de l’homme à son environnement, que celui-ci soit la nature, le corps ou la ville : « Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire que l’homme considère les pertes subies par la nature comme les siennes, comme des pertes de son âme ; il est impératif qu’il réfléchisse à la vie dénaturalisée qui le menace, puisque son destin est organiquement, inextricablement lié, incorporé, au monde naturel. » C’est cette dissolution à la fois thématique et narrative de l’homme et du monde qu’il est proposé d’étudier à travers la figure du survivant errant dans un monde en ruines.
Bibliographic reference |
Pagacz, Laurence. L'inversion carnavalesque dans "El último Adán" de Homero Aridjis.Les paradoxes du seuil. Écriture du lieu et environnement (19e - 21e siècles) (Louvain-la-Neuve, du 25/10/2012 au 26/10/2012). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/121182 |