Impact de la stimulation des neurones miroirs, via l'observation d'actions motrices gestuelles, sur la qualité articulatoire de mots chez un patient présentant une apraxie de la parole

L'apraxie de la parole est une pathologie d'origine neurologique touchant la production de la parole et est attribuée à une atteinte de la planification et de la programmation motrice. Ce déficit se caractérise par des difficultés articulatoires rendant le patient peu intelligible. Malgré les thérapies proposées, des difficultés persistent. Ce mémoire a pour but de proposer une nouvelle méthode de rééducation basée sur les neurones miroirs. En effet, depuis plus d’une vingtaine d’années les recherches sur ces neurones ont démontré leur utilité non seulement dans la réhabilitation motrice mais également dans la réhabilitation langagière. De plus, certains auteurs postulent l’existence d’un système de communication commun entre gestes et langage. À ce titre, ce mémoire évalue l’efficacité d’une méthode basée sur la stimulation des neurones miroirs à travers l’observation d’actions motrices gestuelles sur l’articulation de patients apraxiques de la parole. Pour ce faire, nous avons mesuré les mouvements labiaux de quinze sujets sains et d’un patient à l’aide d’un nouvel instrument de mesure, le LMTS. D’après nos hypothèses de travail, nous devions observer, avant notre expérimentation, des difficultés au niveau de : l’intelligibilité, du temps de réaction, de la durée d’émission, de l’aperture labiale, du périmètre buccal et de la vitesse des mouvements labiaux de notre patient. Suite à nos tâches expérimentales, proposant un entraînement par observation d’actions motrices gestuelles, nous nous attendions à observer une normalisation des performances déviantes chez notre patient ainsi que des améliorations plus importantes de celles-ci par rapport aux sujets contrôles, ces derniers n’ayant pas réalisé l’entraînement. En revanche, suite à la tâche contrôle, n’activant pas les neurones miroirs, aucun effet n’était attendu, et ce pour les deux « groupes » de sujets. Enfin, nous espérions observer une normalisation des performances de notre patient à l’issue de notre expérimentation. Bien qu’inférieurs à nos attentes, nos résultats ont démontré certains paramètres articulatoires déviants chez notre patient apraxique de la parole. De plus, nous n’avons pas été en mesure d’établir avec certitude l’efficacité de notre entraînement sur l’ensemble des variables déviantes chez notre patient. Cependant, certains résultats sont prometteurs, laissant penser qu’une adaptation de certains paramètres méthodologiques permettrait de démontrer l’efficacité de notre expérimentation. Ainsi, nous espérons qu’à terme d’autres études viendront étayer nos hypothèses pour permettre d’accroître l’efficacité des traitements thérapeutiques et répondre au mieux aux difficultés des patients.