Place des conseils hygiéno-diététiques et du traitement médicamenteux dans la prise en charge du syndrome de l'intestin irritable en médecine générale

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une pathologie très fréquemment rencontrée en médecine de première ligne. De nombreux patients font « le tour » des praticiens, cherchant des explications et solutions face à leurs plaintes digestives. Parfois, ils subissent une colonoscopie et s’entendent dire que tout est normal. Cette revue de la littérature vise à faire le point sur cette affection mal connue, afin de mieux la comprendre et ainsi de mieux la soigner. Selon de nombreuses sources, le diagnostic du SII est avant tout clinique. Il peut être attesté sur base de critères positifs et à condition qu’aucun « red flag » ne soit présent. Sa physiopathologie est complexe et comprend une association de facteurs intriqués entre eux : des anomalies de la mortalité intestinale, une hypersensibilité viscérale et une implication du « dialogue cerveau-intestin », une hyperperméabilité de la paroi intestinale, une dysbiose, une inflammation muqueuse de bas grade, une infection comme déclencheur des symptômes, une malabsorption des acides biliaires. Une bonne prise en charge repose sur une relation de confiance bien établie entre le praticien et son patient. Des troubles anxio-dépressifs doivent être recherchés et soignés. Ensuite, des mesures hygiéno-diététiques simples sont conseillées en première intention. Si celles-ci ne sont pas fructueuses, d’autres approches sont possibles mais non encore prouvées avec certitude par l’EBM : le régime pauvre en FODMAP’s (oligo, di, monosaccharides et polyols fermentables) en fait partie. Dans les cas réfractaires à la prise en charge nutritionnelle ou dans les situations sévères, un grand nombre de médicaments sont disponibles sur le marché et peuvent être utilisés en fonction de la symptomatologie du patient. Tous ne sont pas validés par la littérature et on manque bien souvent de connaissance quant à leur efficacité et leur innocuité à long terme. Pour cette raison, utilisons-les à bon escient et avec précaution.