Gris, Pauline
[UCL]
Van Erck, Audrey
[UCL]
Introduction : La littérature rapporte que la sexualité est trop peu abordée en médecine générale, en particulier le trouble du désir féminin or selon l’OMS la santé sexuelle fait partie intégrante de la santé de l’individu. Objectif : Nous avons voulu évaluer l’abord de la sexualité et, plus précisément, les troubles du désir féminin par les médecins généralistes afin de déterminer les freins et les éléments facilitateurs de leur prise en charge. Nous avons également élaboré des pistes, par l’intermédiaire de sexologues, afin de tenter d’améliorer d’une part la prise en charge d’une baisse de désir chez la femme et d’autre part de démontrer la nécessité d’une meilleure collaboration entre médecins généralistes et sexologues. Méthode : Cette étude qualitative transversale a été réalisée par l’intermédiaire d’entretiens semidirectifs auprès de 10 médecins généralistes et 3 sexologues de la région de Bruxelles et du Brabant wallon. Résultats : Neuf des dix généralistes interrogés disaient parler occasionnellement de sexualité lors des consultations et seulement 4 médecins dont 3 femmes abordaient spontanément la question en précisant que cela ne se faisait que très rarement. Cependant, 100% des médecins interrogés estimaient important d’en parler, s’accordant sur la relation entre les pathologies sexuelles et générales. Les deux principaux éléments freinateurs identifiés étaient le manque de temps et 1‘absence de formation, loin devant les sentiments de tabou et d’illégitimité mis en avant par la littérature. A contrario, 90% des médecins interrogés s’accordaient pour dire que les motifs de consultations comme les MST et les traitements médicamenteux seraient des éléments facilitateurs dans la prise en charge. La moitié des médecins avançaient qu’il vaut mieux être du même sexe que la patiente pour aborder le sujet. En ce qui concerne, la relation entre la patiente et son médecin, les avis ne sont pas unanimes. Cinq des médecins interrogés estimaient que cela pourrait faciliter la prise en charge et ce, en désaccord avec la littérature. Seuls 44% des médecins généralistes référaient occasionnellement à des sexologues tandis que 90% envisageaient favorablement l’idée d’une meilleure collaboration. Conclusion : Il n’est plus nécessaire de démontrer combien les troubles sexuels impactent la santé globale, mais il reste primordial de trouver les moyens de les détecter. Il faudrait pour cela qu’une meilleure multidisciplinarité fonctionne entre médecins généralistes et sexologues.


Bibliographic reference |
Gris, Pauline. Aborder la sexualité en médecine générale, le cas du trouble du désir sexuel féminin : Quels sont les freins et les éléments facilitateurs à sa prise en charge ? Regards croisés entre sexologues et médecins généralistes. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Van Erck, Audrey. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38512 |