Sahan, Neslin
[UCL]
De Jonghe, Michel
[UCL]
Contexte : La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est en passe de représenter la 3ème cause mondiale des décès (2). La BPCO affecte la qualité de vie (1) des personnes qui en sont atteintes. La survenue d’exacerbations aiguës versus non survenue augmente la mortalité (3) et la rapidité du déclin fonctionnel respiratoire (2). Elles réduisent la qualité de vie et augmentent les coûts liés à la pathologie (4). Il existe un large consensus universel pour insister sur l’importance de lutter en premier lieu contre le tabagisme dans l’abord préventif et thérapeutique de cette pathologie. La place des macrolides dans les guides de pratique concernant le traitement de la BPCO en matière de prévention des exacerbations (5,6,7) n’est pas encore claire. Selon GOLD 2019, des études récentes montrent que l’utilisation régulière de certains antibiotiques peut réduire le taux d’exacerbation. Chez des patients sujets à des exacerbations, l’azithromycine (250mg/jour ou 500mg 3x/semaine) ou érythromycine (500mg 2x/jour) pendant 1 an réduit le risque d’exacerbation. (17) (18) (19) (Niveau de preuve A). En pratique, dans des situations difficiles, l’azithromycine peut être proposé par certains cliniciens. Objectif : Le but de l’étude proposée ici est de faire une revue critique de la littérature en relation avec l’efficacité à long terme et la sécurité de l’utilisation des macrolides au long cours dans le cadre de bronchopneumopathies obstructives chroniques puis de confronter les recommandations des guides de pratiques au ressenti des patients et des médecins généralistes confrontés à cette problématique. Méthodes : Une revue de la littérature non systématique a été réalisée. Une étude qualitative s’intéressant à la qualité de vie des patients BPCO GOLD sévères (grade 3 ou 4) du groupe D selon la classification GOLD sous antibiothérapie au long cours a été réalisée auprès de 4 patients. Le vécu des médecins généralistes qui les ont mis sous antibiothérapie ou qui les suivent a été étudié. Les entretiens ont été enregistrés et entièrement retranscrits. Les informations recueillies lors des entrevues individuelles ont été confrontées aux résultats de la revue de littérature internationale. Résultats : Les résultats de la revue de la littérature sont en faveur de l’utilisation de l’azithromycine comme le macrolide de choix prescrit dans l’indication d’une antibioprophylaxie sans montrer cependant une amélioration significative de la qualité de vie. L’étude qualitative décrit plutôt une stabilisation de l’évolution de la maladie. Discussion : Plusieurs limitations méthodologiques telles une saturation des données non atteintes et un faible échantillon avec des critères d’inclusion pointilleux ressortent de cette étude. Quant aux atouts, les versants patient et médecin sont explorés à propos des difficultés de la mise en pratique de l’antibiothérapie au long cours. Des disparités concernant le dosage des macrolides au long cours ainsi que les patients mis sous traitement sont discutés. Conclusion : Les macrolides au long cours sont efficaces dans la réduction significative de la fréquence des exacerbations chez les patients souffrant de bronchopneumopathie obstructive chronique. L’étude qualitative affirme une stabilisation de l’évolution de la maladie avec des macrolides au long cours. Cependant, une vigilance est nécessaire vis-à-vis des probables effets indésirables et un éventuel développement de résistance.


Bibliographic reference |
Sahan, Neslin. Quelle place selon les patients et la revue de la littérature, des antibiotiques au long cours en termes d'amélioration de la qualité de vie des patients sévèrement atteints de la bronchopneumopathie obstructive chronique ? Exploration par revue de littérature et étude qualitative. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : De Jonghe, Michel. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38436 |