Faut-il chercher les solutions à la souffrance au travail dans une révision de notre économie capitaliste ou dans de nouvelles pratiques managériales?

De nombreux chercheurs s’intéressant à la question du travail constatent l’existence d’une souffrance au travail pouvant mener jusqu’au suicide. Lorsque l’on s'intéresse à la source exacte de cette souffrance dans le but d’y remédier, les avis des chercheurs divergent. Si certains remettent en cause l’organisation capitaliste de notre économie, d’autres se centrent et restent dans la sphère de l’entreprise et du management pour trouver des solutions. Cette divergence constitue la problématique principale de notre mémoire et notre question de recherche est la suivante “Faut-il chercher les solutions à la souffrance au travail dans une révision de notre économie capitaliste ou dans de nouvelles pratiques managériales ? ” Pour répondre à cette question nous nous intéresserons au sens du travail. En effet, si les avis sur les solutions à apporter à la souffrance au travail sont différents, le constat d’une perte de sens du travail dans la société moderne semble faire l’unanimité. Mettre fin à la souffrance au travail nécessiterait alors de redonner du sens au travail. Mais comment s’y prendre ? Dans la première partie de ce mémoire, nous nous pencherons sur cette question à travers une revue bibliographique. Nous analyserons si le fait de permettre à tout travailleur de se poser cette question du sens par l'instauration d’un revenu universel serait suffisant pour mettre fin à la souffrance au travail. La deuxième partie de ce mémoire sera consacrée à la justice au travail. Cette notion mise de côté du débat sur la justice sociale est primordiale pour comprendre et résoudre les situations de souffrance au travail (de Nanteuil, 2016). Partant du postulat que le travail, étant une expérience subjective, peut avoir du sens en supprimant l’obligation de travailler pour survivre par un revenu universel, nous nous intéresserons à la question de justice au travail. Le revenu universel aurait-il un impact sur celle-ci ? Si oui, quel serait-il ? Pour apporter une réponse à ces questions, nous réaliserons en cette partie, une étude sur trois cas pratiques de souffrance au travail. Enfin, ce travail sera conclu par une note d’articulation permettant de faire le lien entre les deux parties précitées et apportant une réponse à la question de recherche principale.