Financement de l’économie réelle et crowdlending : une approche stratégique

Ce travail a été réalisé sur base de la méthode d’étude de cas de Robert Yin permettant d’appréhender la thématique du crowdlending de manière inductive. Cette méthodologie, nourrie d’interviews d’acteurs du secteur du financement soigneusement sélectionnés, et l’étude de données secondaires complètent, appuient et recentrent notre étude stratégique. Nous avons dès lors reconsidéré des propositions telles que ; un marché homogène en Europe occidentale, la concurrence directe crowdlending-banques dans le marché belge ; l’incertitude de la mise en œuvre du statut ECSP. Ainsi, l’étude pointe la désintermédiation du risque et le caractère biface du marché. Ce dernier est composé des plateformes (intermédiaire courtier), de PMEs (porteurs de projet) et d’épargnants aux motivations diverses (investisseurs). Il rend compte d’une intensité concurrentielle importante – encore contenue en phase de croissance du marché belge –, de propositions de valeur spécifiques (marketing, financier, management – impact, accessibilité, rentabilité) et de faiblesses (coût, asymétrie de l’information et risque élevé de défaut). Deux mégatendances ont été identifiées (RSE, impact) ainsi que deux points d’inflexion (Covid, statut ECSP). Les facteurs macroéconomiques principaux influent sur la demande en crédit des entrepreneurs, l’assiette de financement des plateformes et l’amplitude du financement de projets. Cette étude identifie deux points pivot revêtant un caractère sociologique (l’aversion au risque des investisseurs belges, l’importance du « local » pour les investisseurs européens) qui mènent à l’élaboration de quatre scénarii (Asphyxie, Invasion, Presqu’île, et Unification) et de recommandations spécifiques à destination des gestionnaires de plateformes.