Brichau, Thomas
[UCL]
Auquier, Bauduin
[UCL]
La notion de soft skills fait désormais partie du vocabulaire de différents acteurs du marché du travail, et semble séduire autant qu’elle pose question. Ce terme est polysémique tant les contextes d’usage de celui-ci sont variés, et les besoins qu’il sous-tend sont multiples. Il semble nécessaire de clarifier ce que les soft skills représentent aux yeux des différents publics, de comprendre les raisons de cet intérêt croissant pour ce concept, et d’analyser quelles sont les conditions, les apports et limites de son développement, tant pour la population active, que pour les acteurs en gestion RH et institutions publiques concernées. En effet, le succès de ces compétences semble répondre en partie à l’évolution des besoins du marché du travail, liée à la fois aux progrès technologiques et à la mondialisation. Non seulement, les effets globaux des évolutions en cours créent des tensions sur l’emploi que certains qualifient à juste titre de « destruction créatrice » , mais ce sont bien les transformations des tâches et des emplois qui préoccupent particulièrement les différents acteurs du marché du travail. Les constats de ces dernières années sont assez alarmants : des pénuries de main d’œuvre qui persistent dans certains secteurs d’activités, une évolution de l’économie des pays développés qui accroit la demande de travailleurs qualifiés, l’automatisation de tâches répétitives, ne sont que des exemples. De plus, les projections de nombreuses études de disciplines variées, incitent l’ensemble des acteurs à s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour renforcer l’efficacité des méthodes et outils de formation afin de garantir un haut niveau de compétences et de participation de la population active. C’est pourquoi, certaines organisations nationales et internationales recommandent d’intégrer cette évolution des besoins dans les programmes d’enseignement et d’investir dans les pratiques de formations tout au long de la vie. Les acteurs en gestion RH semblent avoir un rôle à jouer, tant en termes de méthode de recrutement, de moyens de formations que de capacité à créer les conditions favorables pour que de telles compétences puissent se développer et s’exprimer en situation de travail. Si les soft skills font partie des compétences considérées comme clés pour l’avenir de nos sociétés, elles posent débat sur les apports potentiels et les dérives possibles, notamment en termes d’employabilité, de performance, d’épanouissement, de sécurisation des parcours professionnels et d’égalité d’accès à la formation et au marché du travail. L’analyse de la littérature au sujet de ces compétences particulières et polymorphes permet de mettre en lumière la pertinence de la gestion des compétences au sens large, des méthodes d’identification, des conditions de développement, des outils d’évaluation et de l’environnement propice à leur expression.


Bibliographic reference |
Brichau, Thomas. Les soft skills : des compétences critiques ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Auquier, Bauduin. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:22369 |