L'écosystème entrepreneurial palestinien Analyse sur base du modèle de Daniel Isenberg

(Dé-)structurée par l’occupation économique et militaire, la Palestine voit jour après jour son économie se dé-développer : la production locale diminue, le chômage atteint des records, de nouvelles colonies israéliennes s’établissent sur les collines palestiniennes, et l’espoir que représentaient à l’époque les négociations de « paix » éveillent à présent désillusion et frustration. Or, dans ce contexte, l’énergie des jeunes entrepreneurs est palpable, et le nombre de start-ups créées annuellement augmente depuis 2009. Nous avons donc analysé l’écosystème entrepreneurial palestinien selon le modèle de D. Isenberg, que nous avons préalablement expliqué. Celui-ci définit l’écosystème comme étant: une série d’éléments individuels, tels que le leadership, la culture, les marchés financiers et l’ouverture d’esprit des clients, qui se combinent en un ensemble complexe d’éléments. […] Ensemble, ces éléments turbocompressent la création d’entreprises et leur croissance (Isenberg, 2010). A l’aune de notre analyse de l’écosystème entrepreneurial palestinien, nous avons identifié les nombreuses contraintes qui s’imposent aux entrepreneurs palestiniens, certaines d’entre elles sont liées à l’occupation, comme les restriction de circulation, d’autres, encore, sont les conséquences de l’oisiveté de l’Autorité palestinienne, telles que le système éducatif désuet, ou simplement de la culture de la région. Nous avons également identifié les ressources parfois insoupçonnées que recèle l’écosystème, notamment la diaspora palestinienne qui peut jouer un rôle important dans le soutien de l’entrepreneuriat palestinien. A l’issue de cette analyse, nous avons posé un regard critique sur celle-ci, et avons déterminé les limites du modèle de D. Isenberg appliqué à l’écosystème entrepreneurial palestinien. Nous avons également soumis des recommandations, qui ne prétendent pas offrir la solution miracle à tous les problèmes rencontrés par les entrepreneurs, mais qui offre quelques pistes d’action. Finalement, nous nous sommes questionnés sur l’impact qu’était susceptible d’avoir l’écosystème entrepreneurial sur la Palestine. Nous en avons conclu qu’outre contribuer à la diminution du chômage et favoriser la croissance économique, les entrepreneurs sont également persuadés que le secteur privé peut initier, ou du moins accompagner, le processus de paix.