Evaluation cognitive des enfants sourds - Suggestion de pistes d’amélioration pour l’avenir des tests

Actuellement, la littérature reconnaît les capacités intellectuelles des enfants présentant une déficience auditive. Néanmoins, l’évaluation cognitive peut être complexe pour différentes raisons : moyen de communication non adapté, peu de normes étalonnées sur base d’enfants sourds (Lauwerier, de Lenclave, & Bailly, 2003) et hétérogénéité dans les types de surdité, étiologies, appareillages et mode de communication qui rendent justement ces étalonnages compliqués à réaliser (Virole, 2006). Ces éléments peuvent avoir une influence relativement importante sur le développement langagier et par conséquent sur le fonctionnement cognitif de ces enfants. Un échantillon de batteries de tests a été sélectionné afin d’être comparé. Cela a permis de mettre en évidence différents points : les batteries de tests sélectionnées se limitent à l’évaluation des capacités en raisonnement, en mémoire, en capacités visuo-spatiales et parfois aux fonctions attentionnelles et exécutives, ces tests sont en format « papier-crayon » et ils sont généralement non verbaux même s’il est possible, voire recommandé de parler à l’enfant. Sur base de ces constats, nous avons élaboré trois pistes d’amélioration possibles : intégrer des épreuves liées à la cognition sociale dans l’évaluation générale des enfants ; recourir à des méthodes d’évaluation plus écologiques; évaluer les capacités de l’enfant dans sa langue, éventuellement la langue des signes. Ces pistes d’amélioration ont plusieurs objectifs : ouvrir l’évaluation cognitive à des compétences qui ne sont généralement pas mesurées lors d’évaluations cognitives traditionnelles afin d’obtenir une vision plus large des compétences cognitives de l’enfant en vue d’un éventuel diagnostic ou d’une prise en charge ; approcher au plus près les compétences réelles de l’enfant et compléter les informations récoltées lors de l’anamnèse, les observations ainsi que des tests cognitifs traditionnels et de mesurer l’impact de troubles identifiés en amont dans la vie quotidienne de l’enfant (Coste, Noquet, & Hennebelle, 2013) ; évaluer le raisonnement basé sur des compétences linguistiques d’enfants qui ne s’expriment pas oralement ou de proposer des tests dans la langue de l’enfant.